L'information circulait depuis quelques jours, sur un éventuel report du congrès du parti de l'Istiqlal. Le secrétaire général Hamid Chabat est de plus contesté au sein de son comité exécutif, et des dissensions apparues entre ses membres ont conduit à ce report. Chabat s'est débarrassé de ses opposants « classiques » à défaut d'être caciques (comme Ghellab) ou suffisamment caustiques (à l'image de Hjira), mais l'outsider qu'est Nizar Baraka a brouillé toutes les cartes. Initialement, Hamid Chabat avait fixé le congrès pour la fin de ce mois de mars, mais les choses en sont allées autrement. Officiellement, des problèmes logistiques et organisationnels sont à l'origine de ce report. En fait, les deux poids lourds (financiers) de l'Istiqlal, en l'occurrence Hamdi Ould Rachid du Sahara et Abdessamad Qayyouh d'Agadir, réclamaient une plus grande représentation au sein du Conseil national, et le récent découpage électoral a également changé le poids des nouvelles régions dans la composition du congrès. D'où la difficulté de tenir les congrès régionaux et, de là, le congrès général, qui devra désigner le nouveau conseil national, lequel élira la secrétaire général. Officieusement, selon un membre du comité exécutif, « si le gouvernement n'est pas formé une dizaine de jours avant la date initiale du congrès, Chabat reportera, dans l'espoir que quelque chose se produise et que l'Istiqlal intègre le gouvernement ». Or, comme il n'y a toujours pas de gouvernement… Il existe une autre raison pour cette décision de report… L'arrivée de Nizar Baraka dans la course au secrétariat général. Technocrate abouti, militant reconnu du parti et, ce qui ne gâche rien, petit-fils d'Allal el Fassi, l'actuel président du Conseil économique, social et environnemental, attire vers lui les opposants à Chabat. Et ils sont nombreux. Mais Baraka ne s'est toujours pas déclaré, pour cause de compétition occulte avec l'autre ténor du parti Moulay Mhamed Khalifa. Aussi, Hamid Chabat, contesté par une grande partie de son comité exécutif, lâché par Ould Rachid et Qayyouh, bousculé par la candidature de Baraka et/ou de Khalifa, a-t-il décidé de reporter la grand-messe du parti, pour fin avril, voire début mai.