L'Afrique du Sud a reconnu dimanche avoir versé 10 millions de dollars à la FIFA avant le Mondial 2010, mais cette somme aurait été versée après l'attribution de la compétition. L'Afrique du Sud a bien payé la FIFA avant le Mondial 2010, mais elle refuse d'entendre parler de corruption. Dimanche, le président de la Fédération sud-africaine de football, Danny Jordaan, a reconnu qu'une somme de dix millions de dollars avait été versée en 2008 par le comité d'organisation du Mondial 2010, dont il était alors le président, à la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes). Une somme déduite des 100 millions de dollars versés par la FIFA pour l'organisation de la première Coupe du monde en terre africaine et destiné à un fonds de développement de la Concacaf, a-t-il expliqué dans le journal sud-africain Sunday Independent. Tout comme Thabo Mbeki, président de la République à l'époque, le gouvernement sud-africain actuel a rejeté avec véhémence les accusations de corruptions. Le président de la Fédération a été dans le même sens. "Comment aurions-nous pu payer un pot-de-vin pour des voix quatre ans après avoir été choisis?", s'est défendu Danny Jordaan. Un pot-de-vin en échange de trois voix pour l'Afrique du sud ? L'acte d'accusation de la justice américaine publié mercredi soupçonne le Trinidadien Jack Warner, alors président de la Concacaf, d'avoir empoché cette manne en échange de trois voix en faveur de l'Afrique du Sud lors du vote pour l'attribution du Mondial 2010. Warner, qui s'est retiré du monde du football en juin 2011 et dont le nom est cité dans plusieurs affaires de corruption, a été arrêté et inculpé cette semaine pour corruption, racket et blanchiment, aux côtés de huit autres élus de la FIFA. Sept d'entre eux sont détenus en Suisse et refusent tous leur extradition aux Etats-Unis, dont la procédure peut durer environ six mois. Les 47 chefs d'inculpation portent sur une période de 25 ans et des sommes d'un montant global de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions en échange de droits TV et marketing pour des tournois internationaux. Dans ce cadre, la banque Barclays, citée dans la procédure judiciaire comme ses concurrentes également britanniques Standard Chartered et HSBC, a ouvert une enquête interne pour vérifier si ses comptes ont été utilisés pour des transactions suspectes selon une source proche du dossier. Le Serious Fraud Office (SFO), l'office britannique de lutte contre la délinquance financière, avait annoncé vendredi qu'il examinait des éléments en sa possession concernant ce scandale.