Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, samedi à Paris, où les « gilets jaunes » ont reconduit leur mobilisation, la huitième du genre depuis un mois et demi. Les heurts ont eu lieu en début d'après midi à proximité de l'Assemblée nationale, lorsque les forces de l'ordre ont décidé d'empêcher les manifestants de converger vers ce lieu symbolique, selon les médias du pays. Les forces de l'ordre ont été obligées de faire usage de gaz lacrymogènes pour contenir les manifestants et les obliger à rebrousser chemin. Insensibles aux appels récurrents du gouvernement à participer au grand débat national qui sera lancé prochainement dans le sillage des mesures sociales annoncées, en décembre dernier, par le président Emmanuel Macron, les « gilets jaunes », mouvement apolitique né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la politique sociale et fiscale de l'exécutif, ont reconduit, samedi, leur mobilisation à Paris et dans plusieurs villes françaises. A Paris, deux principales actions ont été déclarées en préfecture avec une marche vers l'Assemblée nationale et un rassemblement statique sur les Champs-Elysées, la célèbre avenue parisienne devenue au fil des manifestations des « gilets jaunes » un haut lieu de la contestation. Un important dispositif policier a été déployé pour l'occasion. → Lire aussi : France : Un acte VIII des « gilets jaunes » malgré les gestes du gouvernement Selon les médias, cette première mobilisation de l'année des « gilets jaunes » est considéré comme un test aussi bien pour le mouvement qui continue de défier le gouvernement mais peine à maintenir la cadence de rassemblement, que pour l'exécutif qui allie fermeté et compréhension. Vendredi, à sa sortie du premier Conseil des ministres de l'année, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, a réitéré les appels de l'exécutif à participer au grand débat national, exhortant les Français à «faire entendre leur voix» lors de ce débat. Il a également exprimé la disposition de l'exécutif à «discuter avec des gens sincères qui ne font pas d'instrumentalisation politique de la difficulté que connaissent nos concitoyens». Après les «réponses concrètes et rapides» apportées aux revendications sur le pouvoir d'achat, «ceux qui restent mobilisés» sont désormais engagés «dans un combat politique pour contester la légitimité du gouvernement», avait déploré le porte-parole du gouvernement, en allusion aux « gilets jaunes ». Selon les observateurs, le mouvement des « gilets jaunes », lancé depuis un mois et demi, commence à donner de légers signes d'essoufflement n'arrivant plus à rassembler autant de gens que par le passé. Samedi 29 décembre, à la veille des festivités de fin d'année, les « gilets jaunes » n'avaient réussi à mobiliser que 12.000 personnes dans toute la France à la mi-journée, alors qu'ils étaient 38.600 à manifester le 22 décembre et 282.000 le 17 novembre dernier, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.