En dépit des appels du gouvernement et de certains partis politiques à ne pas manifester, les « gilets jaunes », ce mouvement de contestation né sur les réseaux sociaux, ont décidé de reconduire, pour le cinquième samedi consécutif leur mobilisation, à laquelle se préparent les autorités publiques qui ont décidé de déployer un dispositif sécuritaire similaire à celui de samedi dernier. En prévision de cette nouvelle mobilisation, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué, dans des déclarations à la presse, que le dispositif sécuritaire sera « renforcé et adapté partout où cela sera nécessaire». De son côté, la préfecture de police de Paris a annoncé qu'elle se préparait «au scénario le plus difficile», ajoutant que 8000 personnes, forces lourdes et mobiles, seront à nouveau mobilisées samedi et 14 blindés seront également prévus dans les rues de Paris. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a réitéré ses appels aux Gilets jaunes les invitant à ne pas manifester et à observer une trêve à l'approche des fêtes de Noël. «Nos forces de l'ordre et de sécurité ont été mises à contribution énormément ces dernières semaines, et au regard de l'attentat de Strasbourg, il serait préférable que ce samedi chacun puisse, de manière apaisée, vaquer à des occupations d'un samedi avant les fêtes de famille de fin d'année plutôt que de manifester et mettre à nouveau à contribution nos forces de l'ordre», a-t-il dit dans des déclarations rapportées par les médias du pays. → Lire aussi : "Gilets jaunes" : L'Assemblée nationale rejette la motion de censure de la gauche Plus tôt dans la semaine, Benjamin Griveaux avait demandé aux Gilets jaunes de ne pas battre le pavé car la colère qu'ils ont exprimée a été entendue par le gouvernement qui y a répondu. De son côté, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a estimé qu'il fallait «maintenant que le mouvement des +Gilets jaunes+ s'arrête» compte tenu des «réponses massives» de l'exécutif aux revendications sur le pouvoir d'achat «fondatrices» de cette mobilisation. En dépit des appels réitérés du gouvernement, certains « gilets jaunes », qui jugent « insuffisantes » les mesures annoncées par le président Emmanuel Macron, ont décidé de reconduire leur mobilisation. D'autres « gilets jaunes » estiment, à l'inverse, que « le temps du dialogue » est venu. Lundi dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé une série de mesures visant la valorisation du pouvoir d'achat dont les «Gilets jaunes» font leur cheval de bataille depuis quatre semaines. Au nombre des mesures annoncées, le chef de l'Etat français a cité une augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès 2019 et, le retour des heures supplémentaires défiscalisées. Il a appelé également les employeurs à verser une prime aux salariés en fin d'année et annoncé l'annulation de la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois. L'acte IV de la mobilisation des «Gilets jaunes», ce mouvement né sur les réseaux sociaux pour protester contre la politique fiscale et sociale du gouvernement, avait rassemblé, samedi dernier, quelque 136.000 manifestants partout dans le pays. Les manifestations se sont soldées par un nombre record d'interpellations (près de 2.000), plus de 320 blessés et des dégâts et affrontements dans plusieurs villes, comme Paris, Bordeaux et Toulouse.