Le président français Emmanuel Macron a dévoilé, mardi, sa stratégie pour la transition écologique qui ne devait pas se faire à « n'importe quel prix », annonçant dans le sillage »une grande concertation de terrain'' sur cette question. Le chef de l'Etat, qui s'est exprimé depuis l'Elysée, a également annoncé que la fiscalité des carburants serait adaptée aux fluctuations des prix afin d'en limiter l'impact pour les Français. Dans un discours très attendu, Emmanuel Macron a affirmé « entendre les protestations d'alarme sociale », en allusion au mouvement des Gilets jaunes, mais a refusé de « renoncer à nos responsabilités ». Il a indiqué dans ce contexte que le gouvernement allait changer de « méthode » mais pas de ''cap'', promettant une « grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale », qui doit permettre « dans les trois mois qui viennent » de parvenir à des « solutions ». S'agissant des gilets jaunes, Emmanuel Macron a a affirmé qu'il ne « confond pas les casseurs avec des concitoyens qui veulent faire passer un message ». « On présente aujourd'hui la facture de 40 ans de petits ajustements. Nous devons entendre l'alarme sociale […] mais sans oublier l'alarme environnementale », a-t-il affirmé. Dans l'immédiat, Emmanuel Macron a indiqué que des représentants des Gilets jaunes allaient être reçus mardi après-midi par le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy. Concernant les engagements climatiques de la France, Emmanuel Macron a affirmé qu'il entend les maintenir. La France doit se « désintoxiquer des énergies fossiles (...), nous devons passer d'une France où 75% de l'énergie consommée est d'origine fossile à une production et consommation totalement décarbonnée » en 2050, a indiqué le chef de l'Etat français qui a appelé également au développement des voitures électriques, des déplacements en transport en commun et en covoiturage. → Lire aussi : Le Maroc, un champion en matière de transition écologique Il a également réaffirmé l'engagement de l'Etat de réduire à 50% la part du nucléaire dans l'électricité d'ici à 2035. ''Douze réacteurs nucléaires seront fermés entre 2025 et 2035, a-t-il affirmé annonçant que sept à huit milliards d'euros seront consacrés aux énergies renouvelables. « A l'horizon 2030, l'évolution du parc éolien terrestre sera triplé, la part des panneaux photovoltaïques sera multpliée par cinq. Nous développerons aussi l'éolien en mer », a-t-il promis. Le discours très attendu du président français intervient après dix jours d'une mobilisation citoyenne contre l'augmentation des taxes sur le carburant à l'initiative du mouvement des gilets jaunes. Samedi, une nouvelle mobilisation des gilets jaunes, la deuxième du genre, avait dégénéré à Paris, donnant lieu à des heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Né sur les réseaux sociaux, le mouvement des Gilets jaunes, qui refuse toute récupération politique, se veut une expression du ''au Ras-le-bol fiscal'' des Français qui ont l'impression de crouler sous le poids des impôts ce qui se répercute sur leur pouvoir d'achat. Une enquête Ipsos réalisée pour le compte du journal Le Monde a révélé qu'une grande majorité de Français (73 pc) rejettent la fiscalité écologique et estiment que l'accélération de la hausse du prix du diesel par rapport à l'essence pour lutter contre le changement climatique est « une mauvaise chose». Le sondage a révélé aussi une profonde défiance des Français vis-à-vis du système fiscal dans sa globalité et ''seule une courte majorité de Français (54 %) jugent que son paiement est « un acte citoyen au service de l'intérêt général».