Suite à l'adoption, mardi dernier, par le Parlement, du nouveau projet de loi n° 19.12 relative aux conditions de travail et d'emploi des travailleurs domestiques, l'ONG internationale Human Rights Watch a souligné que cette nouvelle loi pourrait protéger les femmes et les filles contre l'exploitation et les abus. « Cette nouvelle loi est une révolution pour les travailleuses domestiques au Maroc, dont tant sont exploitées et maltraitées », a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch. Selon le communiqué publié par Human Righs Watch, malgré tous ces efforts, il y a encore des failles « les dispositions relatives aux salaires et aux heures de travail ne sont pas encore satisfaisantes, en particulier le nouveau salaire minimum pour les travailleuses domestiques qui est beaucoup plus faible que le salaire minimum légal pour les autres travailleurs », explique Ahmed Benchemsi. Toujours selon l'ONG, pour appliquer cette loi, le Royaume devrait « lancer une campagne de sensibilisation pour informer les travailleuses domestiques ainsi que leurs employeurs des dispositions de la loi », mais aussi « le gouvernement devrait former les inspecteurs du travail et autres agents chargés de faire respecter la loi, et rendre publiques les sanctions infligées aux employeurs qui la violent. Les inspecteurs du travail devraient disposer de l'autorité pour contrôler tout lieu où une personne travaille comme domestique ». Pour rappel, l'Organisation internationale du travail (OIT) a adopté, en 2011, la Convention sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques (Convention 189), établissant des normes mondiales pour les personnes travaillant comme domestiques. La convention précise que les heures de travail pour les travailleurs domestiques devraient être équivalentes à celles des autres secteurs et que les travailleurs domestiques devraient être couverts par les exigences de salaire minimum. Le Maroc a voté en faveur de l'adoption de la Convention sur le travail décent pour les travailleurs domestiques en 2011, mais ne l'a pas encore ratifiée. À ce jour, 22 pays ont ratifié la convention, dont des pays de toutes les régions du monde, hormis le Moyen Orient et l'Afrique du Nord.