O Pais, deuxième grand tirage au Mozambique, a dénoncé, vendredi, les graves violations des droits de l'Homme commises par les autorités algériennes contre les migrants africains, qualifiant de «dramatique» la situation de ces migrants. Dans un article intitulé «Nous sommes tous des réfugiés et des migrants en Algérie», O PAIS revient notamment sur les propos tenus en juillet 2017 par le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, qualifiant les migrants et les réfugiés africains de «source de drogue, de criminalité et de maladie». Depuis la publication de ces propos, la situation des migrants africains en Algérie n'a pas cessé de s'aggraver, indique la publication, soulignant que l'ONU et l'Office des Migrations Internationales ont appelé l'Algérie à respecter les droits des réfugiés et des migrants sur son sol. Citant la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) et le Mouvement Mondial des Droits Humains, le journal mozambicain souligne que depuis le début de 2018, «une campagne généralisée d'arrestations arbitraires, suivies d'expulsions collectives et massives, a frappé l'ensemble des migrants originaires d'Afrique subsaharienne», se trouvant sur le territoire algérien. Le quotidien mozambicain fait observer, dans ce contexte, que plus de 1500 migrants subsahariens ont déjà été expulsés par les autorités algériennes au cours des dernières semaines, lors d'opérations «entachées d'abus et de violations flagrantes du droit international et des droits humains». Lire aussi: Turquie : arrestation de plus de 180 migrants illégaux Pointant du doigt la position officielle algérienne avançant qu'il s'agit de «rapatriement à titre humanitaire», O Pais précise que les migrants ciblés par cette campagne d'expulsions abusives sont en majorité des «travailleurs migrants». Le quotidien indique, en outre, que des organisations non gouvernementales, des défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes ont dénoncé fermement, dans un appel adressé aux autorités algériennes, «ces opérations d'expulsions arbitraires, ciblant des milliers de migrants subsahariens, parmi eux des personnes souffrant de précarité extrême». «Nous appelons expressément le gouvernement algérien à respecter ses engagements internationaux conformément aux conventions internationales relatives aux droits des travailleurs migrants et aux réfugiés, ratifiées par l'Algérie, ainsi que les recommandations de l'Examen périodique universel et du Comité des Travailleurs Migrants (CWM), formulées récemment par les Nations Unies», souligne le journal citant l'appel de la FIDH. Cet appel demande aussi à l'Algérie de «procéder à la mise en place, en urgence, d'un cadre juridique national respectant les droits des travailleurs migrants et une loi d'asile à même de permettre l'accès au statut de réfugié et de garantir une protection face à toutes formes d'abus ou d'exploitation». Lire aussi: Des universitaires espagnols et marocains saluent les efforts du Royaume en matière d'intégration des migrants L'Algérie est appelée, également, souligne le journal, à cesser de faire l'amalgame entre la lutte contre le trafic des êtres humains et le terrorisme et à respecter les droits des réfugiés et des travailleurs migrants, souligne le journal, relevant que les autorités algériennes doivent cesser les opérations d'expulsions collectives des travailleurs migrants et des demandeurs d'asile. Le quotidien mozambicain indique, par ailleurs, que l'ONU et les organisations internationales redoutent que «cette campagne d'expulsions ne renforce pas le racisme et la xénophobie dénoncé par le Bureau des Droits de l'Homme de l'ONU, à l'encontre des Africains subsahariens».