Droit de grève : Enfin le tant attendu cadre légal    Rabat : La 5ème édition de l'AIF catalyse la transformation économique africaine    Le Maroc, sous la vision éclairée de S.M le Roi Mohammed VI, en leader mondial de la gestion hydrique    PLF 2025 : Voici les principaux amendements présentés par les Conseillers    L'engagement du Maroc en faveur du secteur minier et de la transition énergétique    Le ministre des Mines du Niger et le vice-ministre de l'Energie et des Mines du Libéria saluent l'importance du Congrès    Défense anti-aérienne : pourquoi le choix des S-400 reste peu crédible    Conseil des ministres : les préparatifs de la Coupe du Monde 2030 présentés devant SM le Roi    CAF Awards 2024 : Marrakech terre d'accueil de l'Evènement lundi 16 décembre    Le ministère de la Santé dément les rumeurs et fausses informations sur la campagne de rattrapage vaccinal    UNESCO : le Maroc bloque une tentative d'usurpation du Caftan de Fès par l'Algérie    Le Maroc fait inscrire le henné au patrimoine immatériel de l'UNESCO    Grande dame du cinéma, de la télévision, et des planches nationales !    Sean Penn : « Un rendez-vous cinématographique incontournable au niveau mondial »    Enseignement. La Tanzanie renforce ses compétences    Fès : arrestation de trois personnes pour détournement de fonds publics et falsification    Société Générale Maroc annonce sa nouvelle gouvernance    Al Barid Bank : Des performances en forte croissance au cours des neuf premiers mois de l'année    Manchester United : Noussair Mazraoui au cœur d'une polémique avec les LGBTQ+    Atlantic Council. Rama Yade explique pourquoi le Maroc pourrait voir son importance augmenter pour Washington lors du 2e mandat de Trump    Andalussyat 2024 : « L'anthologie au service de la préservation de la musique andalouse du Maroc »    Le Roi Mohammed VI nomme Zouhair Chorfi président de l'ANRE    Bourse de Casablanca : clôture en hausse    OM : Amine Harit (encore) poussé vers la sortie par Roberto De Zerbi    Foot: Abdellatif Jrindou, nouvel entraîneur du CODM    L'Italie serait interessée par un match amical avec les Lions de l'Atlas    Edito. Où va Le Monde ?    Retour sur les dix points marquants des MEDays 2024    Présentation de 231 amendements sur la première partie du budget 2025 devant les conseillers    Antidrogue : le rôle décisif du Maroc dans l'opération italienne «Cripto»    Le groupe OCP autorisé à émettre une obligation ordinaire de cinq milliards de dirhams    El Khannouss subjugue van Nistelrooy et illumine le King Power Stadium    Hassan Benabicha de retour !    Rallye Dakar 2025 : Vivo Energy Maroc soutient Souad Mouktadiri    Boualem Sansal est otage français d'une Algérie antifrançaise folle en quête de vengeance, Paris doit utiliser les moyens de pression à sa disposition    Le Westchester Jewish Center organise un voyage inédit au Maroc du 26 janvier au 6 février 2025    Victoire décisive du Maroc contre une nouvelle tentative d'appropriation illégale de son patrimoine par l'Algérie auprès de l'Unesco    Morocco's Henna tradition added to UNESCO's Intangible Cultural Heritage list    France : La FNEM dénonce «l'acharnement continu» contre les écoles privées musulmanes    Moroccan retirees' tax relief reaches just 10% of targeted group    Secularism debate in Morocco : Islamic Affairs Minister responds, PJD leader apologizes    Le projet de loi organique sur la grève avec ses 300 amendements adopté après de longues discussions    FIFM 2024 : «Les Linceuls» de Cronenberg, film corrosif sur la mort et le cinéma    Le mois de novembre le plus chaud en Espagne depuis plusieurs années    Les températures attendues ce mercredi 4 décembre 2024    Assemblée nationale panaméenne. Installation du groupe d'amitié Panama-Maroc    Nasser Bourita : Le cessez-le-feu au Liban, un «développement positif» pour l'unité du pays    Riyad : M. Akhannouch représente SM le Roi au Sommet « One Water »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc Iran : les raisons d'une rupture attendue
Publié dans Maroc Diplomatique le 01 - 05 - 2018

La nouvelle est tombée un mardi 1er mai, jour férié, comme un couperet. Si elle étonne par sa brutalité et son effet spectaculaire, elle est en revanche fort justifiée. Elle s'inscrit à coup sûr dans le contexte régional et international de ces derniers mois et, en particulier, dans cette relation complexe, en dents de scie entre le Royaume du Maroc et la République islamique d'Iran.
Depuis la prise du pouvoir en 1979 par l'Ayatollah Khomeiny et l'instauration à Téhéran de l'ordre islamique, consolidé ensuite par ses successeurs, les relations entre Rabat et Téhéran n'ont jamais été au « beau fixe ». Elles ont reflété davantage l'ambiguïté qu'une clarté contrite, obéissant au principe de Realpolitik que les deux pays ont inscrit de facto sur leur fronton : mi-figue, mi-raisin, vigilance à toute épreuve, en tout cas une prudence soupçonneuse.
« Je viens de rentrer de Téhéran où j'ai rencontré mon homologue, le ministre des Affaires étrangères de l'Iran, Jawad Darif. Je l'ai informé de la décision du Royaume du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec la République islamique d'Iran...L'ambassadeur de S.M. le Roi à Téhéran ( Hassan Hami) a quitté ce jour l'Iran et je vais demander au chargé d'affaires de l'Iran à Rabat de quitter le Royaume du Maroc sans délai ». Et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale d'ajouter : « Cette décision est le résultat de ce que nous avons découvert, à savoir l'implication confirmée à travers le Hizbollah qui a noué une alliance militaire avec le polisario contre la sécurité nationale et les intérêts supérieurs du Royaume du Maroc ».
L'Iran des islamistes a proclamé dès le départ son soutien au polisario et cette décision, fût-elle au plus fort de la « normalisation » entre de nos deux pays, n'a jamais dérogé des intentions de ses dirigeants. Le Maroc détient plus qu'une preuve de cette implication , « des noms identifiés, des activités hostiles qui corroborent cette alliance contre le Maroc », a indiqué Nasser Bourita.
Aujourd'hui, plus que jamaisla rupture proclamée par le Maroc traduit un agacement de cette exaspérante ambivalence diplomatique iranienne ; son double jeu est de ce fait dénoncé. Comment le gouvernement iranien peut-il défendre mordicus le principe d'intégrité territoriale de la Syrie, tout mettre en œuvre, armements, finances, troupes militaires et milices islamistes, s'allier avec le « diable » pour maintenir la cohésion du pouvoir de Bachar al-Assad et contester la même légitimité au Royaume du Maroc ?
La même question se pose avec la non moins pertinence dès lors qu'il s'agit de l'Arabie saoudite et, au-delà, du Yémen ! La première reçoit depuis quelques mois un déluge de missiles prétendument lancées par les Houtis mais qui, de toute évidence, sont de provenance iranienne ! On n'hésite nullement de donner raison à ceux qui, arguments à l'appui, estiment que l'Iran mène une guerre par procuration à l'Arabie saoudite et aux Etats du Golfe, hormis le Qatar devenu l'allié objectif d'une alliance diabolique incarnée par la Russie, l'Iran, la Syrie ...Quelques uns , ils sont légion, mettront en parallèle ou en adéquation la diplomatie de Donald Trump qui veut en découdre avec l'Iran, notamment avec la dénonciation officielle le 12 mai prochain de l'Accord nucléaire signé en 2015 par Barack Obama ! Il n'hésiteront guère à voir dans la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, comme l'adjuvent ou l'alignement sur la politique américaine, voire la main de Trump...Il n'en est rien, d'autant plus que les preuves irréfutables sont présentées au chargé d'affaires iranien à Rabat de l'implication de son pays, du rôle joué par le Hizbollah dans le soutien militaire, financier et politique au polisario, des projets criminels fomentés contre le Maroc et ses institutions, nécessitant en somme une mise en ordre et une décision unilatérale du Maroc pour défendre sa stabilité.
Il convient de souligner que cette rupture n'est pas la première du genre, le Maroc faisant régulièrement preuve de bonne foi envers un Iran qui n'a pas hésité par le passé à soutenir en cape des groupuscules chîites en pleine manœuvre de propagation de leur rite, d'agression ouverte contre des Etats arabes alliés du Golfe comme Bahrein avec lesquels le Maroc est solidaire. Le Hizbollah, considéré comme le bras armé de l'Iran au Moyen Orient, exécute à la lettre la stratégie du pouvoir iranien dont le jeu de puissance – nucléaire – constitue une menace réelle pour les Etats et les peuples arabes de la région. Le Maghreb, déjà fragilisé par la politique suicidaire du gouvernement algérien, n'échappe guère à la vision stratégique de Téhéran qui nourrit des ambitions militaires impériales, une déstabilisation importée et dont le polisario constitue le maillon d'une chaîne avérée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.