Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLD) a indiqué que la Direction régionale des Eaux et Forêts du Moyen Atlas adopte une approche sécuritaire coercitive pour faire face à la surexploitation des ressources forestières. Dans un communiqué publié en réaction aux informations diffusées récemment sur les réseaux sociaux relatives à « la surexploitation des ressources forestières de la région de Tounfite », le HCEFLD a souligné que l'approche adoptée s'inscrit dans le cadre d'une stratégie commune avec les autorités concernées ciblant les contrevenants, notamment les bandes organisées spécialisées dans la coupe, le stockage et le commerce illégal de produits forestiers. La Direction régionale veille à la protection des ressources forestières, avec le soutien de ses unités forestières et des ressources humaines et matérielles nécessaires pour leur protection et leur gestion, de manière durable, outre la mise en place de mesures coordonnées et pratiques, en collaboration avec ses autres partenaires, relève le communiqué. Ces mesures reposent sur la création de commissions de coordination comprenant les secteurs concernés, dans le cadre de la mise en oeuvre de la circulaire conjointe entre les ministères de la Justice et des Libertés et de l'Intérieur et le HCEFLD relative au plan d'action visant la protection des ressources forestières et des gardes forestiers. Il s'agit également de contrôler et surveiller le domaine forestier, à travers la mise en oeuvre d'un système de contrôle dans les zones ciblées et le soutien de trois coopératives forestières, de mener des opérations d'inspections et de contrôles dans les entrepôts et les centres de transformation et de vérifier minutieusement les registres de contrôle des ateliers de menuiserie par les responsables compétents. Ces mesures ont abouti à une réduction du rythme de déboisement, puisque le nombre d'arbres coupés a atteint 735 en 2017 contre 1158 en 2015, alors que 20 contrevenants ont été arrêtés et que 42 m 3 de bois de cèdre, 8 voitures et plus de 100 bêtes ont été saisis, outre la mise en oeuvre des procédures et mesures d'exécution de jugements, en coordination avec les autorités compétentes (plus de 1000 jugements), a fait savoir le communiqué. Par ailleurs, une convention de partenariat a été signée avec la préfecture de la province de Midelt, la commune rurale de Sidi Yahya Ou Youssef et l'Association des menuisiers visant la protection des ressources forestières, à travers l'organisation de la pratique de la menuiserie dans la région Bouadel, notamment en rassemblant les ateliers dans un complexe pour mieux gérer les opérations de contrôle et inciter les menuisiers à utiliser les ressources d'origine légale. Le HCEFLCD a affirmé que la lutte contre les délits forestiers et les bandes organisées actives au Moyen Atlas constituait une des priorités de sa stratégie visant à protéger le domaine forestier, notamment le cèdre, et réhabiliter le système forestier, à travers la réalisation de projets intégrés fondés sur une approche participative. Le HCEFLCD oeuvre également à la mise en place de projets intégrés dans le cadre du plan décennal 2015-2024, axés sur le reboisement, la régénération des forêts, la protection des eaux et du sol, la lutte contre la désertification, la sécurisation du domaine forestier et le désenclavement de la population à proximité des forêts, outre d'autres interventions génératrices de revenus, telles la distribution d'arbres fruitiers et de ruches. Le HCEFLCD a ajouté que la population locale s'organise désormais dans le cadre d'associations et de coopératives forestières, précisant que 22 associations ont bénéficié de plus de 5 millions de dh comme compensation du droit au pâturage concernant une superficie implantée de 20.000 Ha, et que des contrats de partenariat ont été signés, au niveau de la région, avec 20 coopératives pour un montant de plus de 26 millions de dh. Le Haut-Commissariat a conclu que ses efforts se poursuivent toujours pour préserver le patrimoine forestier et faire face à toute violation, en tenant compte à la fois des besoins de la population locale et de l'équilibre écologique.