Un malaise latent menace de se transformer en crise ouverte au sein des forces de sécurité algériennes, exacerbées par l'impunité dont bénéficient les membres du Polisario. Selon Maghreb Intelligence, les services de sécurité, notamment la police et la Gendarmerie, dénoncent une situation intenable où les membres de ce mouvement séparatiste jouissent d'une protection implicite, malgré leur implication dans des réseaux de trafic de drogue et de contrebande de pièces détachées. Depuis 2023, plusieurs opérations de contrôle ciblant les activistes du Polisario ont révélé l'ampleur d'un trafic illicite qui prend racine dans les camps de réfugiés de Tindouf. Des quantités significatives de drogues, notamment des psychotropes, ont été saisies lors de fouilles de bagages transitant par les aéroports et ports de l'ouest algérien. En été 2024, un contrôle à l'aéroport international d'Oran a notamment permis de saisir pas moins de 14 000 boîtes de psychotropes dissimulées dans les valises de membres du Polisario, à destination des camps de réfugiés. Outre le trafic de drogues, le commerce illégal de pièces détachées constitue un autre pilier de cette criminalité transfrontalière. Face aux restrictions imposées par le régime de Tebboune sur les importations, un réseau parallèle s'est développé pour répondre à la demande de pièces automobiles, pour des millions d'Algériens confrontés à la pénurie et à l'explosion des prix. Profitant de cette situation, les militants du Polisario orchestrent un trafic lucratif de pièces détachées importées clandestinement depuis l'Espagne et la France, alimentant le marché informel algérien et amassant des gains substantiels dans l'illégalité la plus totale. Lire aussi : L'Algérie décrète un embargo commercial controversé avec la France Les enquêtes diligentées par la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la sûreté nationale algérienne (DGSN) ont révélé ces filières et de procéder à plusieurs arrestations de résidents des camps de Tindouf impliqués. Toutefois, selon des sources internes, la justice algérienne se montre étonnamment clémente en relâchant rapidement ces individus sans aucune poursuite judiciaire. Des instructions orales ont même été données aux forces de sécurité pour cesser tout harcèlement ou intimidation à l'encontre des membres du Polisario, malgré leur implication avérée dans ces réseaux criminels. Cette indulgence, perçue comme une « protection » accordée par les plus hautes sphères de l'Etat, soulève un profond ressentiment parmi les policiers et gendarmes qui dénoncent un traitement de faveur accordé aux militants du Polisario. Le sentiment d'injustice et d'abandon gagne du terrain au sein des rangs, au point que certains cadres de la DGSN et de la Gendarmerie craignent une crise interne susceptible de dégénérer. Selon la source, un rapport explosif serait même en préparation à destination de la Présidence algérienne pour exiger des mesures rectificatives face à l'emprise des réseaux liés au Polisario et pour limiter leur influence en Algérie. La tolérance du régime algérien envers le Polisario, perçu comme un instrument géopolitique pour maintenir une pression de déstabilisation régionale, semble ainsi se retourner contre lui. Ce soutien, désormais au vu et au su de tout le monde, qui se paie au prix d'une fragilisation interne, pourrait s'avérer coûteux pour les autorités algériennes si la colère des forces de sécurité continue de croître sans intervention corrective.