La prise de parole du Président Emmanuel Macron devant le Parlement marocain, demain mardi, dépasse largement le cadre d'un simple exercice diplomatique habituel. C'est un moment d'une portée symbolique profonde, un écho d'une histoire partagée, où les relations entre le Maroc et la France, bien que parfois secouées par des tensions, ont toujours retrouvé leur chemin vers la coopération, dictée par l'intérêt mutuel. Cet événement est un miroir de la solidité de l'amitié qui unit ces deux pays, une amitié tissée dans le fil du temps, nourrie par des échanges économiques, culturels, et politiques qui ne cessent de se renforcer. Le Parlement marocain : Un lieu empreint d'histoire diplomatique Le Parlement marocain, cette noble enceinte où se dessine l'histoire du Royaume, a vu se succéder, au fil des décennies, des figures politiques d'envergure et des chefs d'Etat venus sceller des partenariats stratégiques avec le Maroc. Parmi ces moments d'exception, le discours de François Mitterrand, prononcé en janvier 1983, demeure gravé dans la mémoire collective. Avec une solennité empreinte de respect, le Président français exprimait alors son immense honneur de s'adresser au Parlement marocain et à travers lui le peuple marocain, soulignant l'importance historique et diplomatique de cet instant. « C'est un grand honneur pour moi que de pouvoir m'exprimer devant votre assemblée et de m'adresser, par l'intermédiaire de vos personnes, au peuple marocain », avait-il déclaré, rendant hommage à la singularité du Maroc, ce pays aux traditions séculaires, à la personnalité indomptable, dont l'histoire ne cesse de résonner avec fierté et indépendance. Mitterrand, avec la clarté visionnaire qu'on lui connaissait, appelait déjà à inventer de nouvelles formes de coopération, adaptées aux défis du prochain millénaire, et à consolider l'alliance entre la France et le Maroc pour un avenir commun. « Aujourd'hui, comme hier, la France sait que le Maroc est un pays à la personnalité originale et fière… Ouvrons désormais les peuples français et marocain à l'avenir », avait-il affirmé, érigeant ainsi le Maroc au rang d'acteur majeur de la scène internationale. Ce discours, bien plus qu'une simple déclaration politique, résonnait comme un véritable hommage à la résilience et à la grandeur du Royaume sous le règne du Roi Hassan II. Un moment clé qui continue de marquer de son empreinte les relations maroco-françaises. Vingt ans plus tard, en octobre 2003, le Président Jacques Chirac, dans un discours empreint d'émotion devant ce même Parlement, avait à son tour célébré l'amitié « unique et intangible » entre le Maroc et la France. Ses mots, tels un hommage vibrant, transperçaient le temps et les vicissitudes des bouleversements mondiaux. « Au-delà du temps, au-delà des grands mouvements qui parcourent le monde, il y a l'amitié unique et intangible entre le Maroc et la France », avait-il déclaré, avec cette éloquence si caractéristique qui touchait à l'âme des deux nations. LIRE AUSSI : Quand le Maréchal Lyautey recadrait Birot à propos du Maroc Chirac avait également rappelé les racines profondes de cette relation, gravées dans une histoire partagée de sacrifices et de solidarité. D'autant plus qu'il avait rendu hommage aux milliers de combattants marocains qui, lors des guerres mondiales, avaient versé leur sang sur le sol français pour défendre la liberté. « De cette relation, vos aînés avaient ouvert la voie, en allant sur la terre de France combattre la barbarie et se sacrifier au nom de la liberté. Je veux ici rendre hommage à tous ces anciens combattants, Goumiers, Tirailleurs et Spahis qui ont écrit l'une des pages les plus glorieuses de notre histoire commune. », avait-il proclamé, gravant ainsi dans l'histoire la reconnaissance éternelle de la France envers ces héros marocains. Il avait ensuite évoqué avec force la nécessité de renforcer le partenariat euro-méditerranéen, un projet ambitieux destiné à rapprocher les peuples des deux rives de la Méditerranée et à construire un avenir commun, une ambition partagée et un horizon prometteur pour les générations futures. Dans la même veine, en avril 2013, c'est François Hollande, alors Président de la République française, qui, dans un moment solennel devant le Parlement marocain, avait réaffirmé les liens historiques indéfectibles entre le Maroc et la France. Son discours, empreint de gratitude, avait rendu hommage aux sacrifices des soldats marocains ayant combattu pour la France lors des deux guerres mondiales. « La France n'oubliera pas son courage. Elle n'oubliera pas non plus les dizaines de milliers de soldats marocains qui, en 1914 et en 1940, sont venus défendre notre patrie. Je veux ici vous en exprimer toute ma gratitude », avait-il déclaré avec reconnaissance. Cependant, Hollande, fidèle à sa vision tournée vers l'avenir, avait insisté sur l'importance de bâtir un futur commun, fondé sur une coopération renforcée dans tous les domaines stratégiques. « Oui, le passé nous unit. Mais c'est le présent, et c'est l'avenir, qui nous rassemble », avait-il souligné avec cette phrase qui résonnait comme un appel à l'action commune. Il avait également rappelé que Marocains et Français avaient un « devoir commun » : celui de progresser ensemble, main dans la main, pour relever les défis de leur époque, une vocation commune qui ne cesse d'éclairer le chemin des deux nations. Macron dans les pas de ses prédécesseurs Emmanuel Macron, en s'adressant ce mardi 29 octobre au Parlement marocain, s'apprête à écrire une nouvelle page dans le grand livre des relations diplomatiques maroco-françaises. Un geste qui s'inscrit dans la lignée des discours historiques ayant résonné entre les murs de cette institution emblématique du Royaume. Ce moment solennel sera à coup sûr empreint d'une symbolique puissante, réaffirmant l'engagement indéfectible de la France aux côtés du Maroc, notamment dans l'accompagnement des réformes audacieuses et visionnaires initiées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que ce soit dans les domaines de la gouvernance, des droits humains, ou du développement durable. Dès lors, lorsque le Président Macron prendra la parole, il rejoindra ainsi la galerie des plus illustres chefs d'Etat et figures politiques qui ont marqué de leur empreinte l'histoire des relations entre nos deux nations. Cette intervention, loin d'être anodine, soulignera une fois encore l'importance cruciale que la France accorde à ses relations avec le Royaume, et constituera, de surcroît, un hommage vibrant au leadership régional et international de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont la vision éclairée continue de tracer le chemin d'un Maroc en pleine ascension. De plus, ce discours revêt une résonance particulière dans un contexte où les équilibres géopolitiques régionaux et mondiaux sont en perpétuelle mutation. Il sera observé de près non seulement par les Marocains et les Français, mais aussi par les partenaires stratégiques du Royaume, tant en Afrique qu'en Europe et au-delà. Dans cette optique, Macron pourrait aborder des thématiques essentielles, telles que la coopération économique, la lutte contre le terrorisme, ainsi que le partenariat euro-méditerranéen, dont l'importance ne cesse de croître dans un monde interconnecté. Ce moment de prise de parole sera aussi une occasion précieuse de répondre aux attentes des deux peuples, appelant à la construction d'un avenir commun, fondé sur la confiance et le respect mutuel. Car au-delà des mots, c'est un avenir partagé que le Maroc et la France doivent continuer à bâtir, main dans la main. D'autant plus que la symbolique de ce discours est renforcée par le contexte actuel : un moment clé où les relations entre nos deux pays s'inscrivent dans une dynamique nouvelle, plus prometteuse que jamais. Emmanuel Macron devrait ainsi aborder des sujets cruciaux, tels que la souveraineté marocaine sur le Sahara, et pourrait réaffirmer un soutien explicite à l'initiative marocaine d'autonomie, reconnue sur la scène internationale comme la solution la plus viable à ce conflit régional. Enfin, ce discours, prononcé dans le cadre d'une visite d'Etat, la plus haute distinction protocolaire en matière de relations internationales, revêt une importance politique majeure. Il marquera une étape importante dans la reconnaissance de la place prépondérante qu'occupe le Maroc sur la scène internationale. Un Royaume qui, sous la conduite visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s'affirme comme un leader régional et un acteur incontournable dans les grands enjeux mondiaux, qu'ils soient politiques, économiques, ou environnementaux. Et dans cette dynamique, la prise de parole du Président Macron viendra consolider encore davantage cet édifice de coopération, reflet de cette amitié profonde et indéfectible qui unit nos deux peuples.