Avec une histoire millénaire et une monarchie constitutionnelle profondément enracinée dans les traditions et la culture du pays, il est clair que le Maroc n'est pas une nation qui peut être prise à la légère sur la scène internationale. Or la diplomatie semble avoir été récemment soumise à une série de pas maladroits. Lorsque le président Macron, dans une audace qui frôle l'incongru, lance des initiatives solitaires ou fait des annonces concernant le Maroc sans la moindre courtoisie préalable, cela déchire le voile des protocoles diplomatiques et ressemble étrangement à une condescendance à l'égard de ce vénérable royaume. La première fausse note a été celle du Président Macron lui-même, s'adressant directement au peuple marocain sans le filtre protocolaire. En s'adressant audacieusement au cœur du peuple marocain sans passer par le prisme majestueux du Roi Mohammed VI, a peut-être sous-estimé la profonde vénération des Marocains pour leur souverain. Dans les normes diplomatiques, surtout envers une monarchie où le Souverain joue un rôle prédominant, une telle approche est perçue non seulement comme une négligence mais comme un affront. Ce geste, loin d'être anodin, ressemble plus à une faute de goût dans le grand banquet de la diplomatie. La réaction des Marocains, qui ont promptement recadré le président français, témoigne du profond attachement à leur souverain et de la sensibilité avec laquelle ils perçoivent de telles bévues. Et comme un air de déjà-vu, la mélodie s'est répétée, cette fois par la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, esquissant sur LCI une danse diplomatique autour d'une éventuelle visite de Macron au Maroc suite à une invitation du Roi Mohammed VI. Mais avant même que l'écho de ses paroles ne se dissipe, le Maroc, avec une précision chirurgicale, a coupé court à ces rumeurs, rappelant à tous que les chorégraphies diplomatiques nécessitent une synchronisation parfaite. La réaction du Maroc, prompte et sans équivoque, met en exergue la valeur qu'il accorde à sa relation avec la France. Comment alors une annonce d'une telle magnitude touchant une visite d'Etat si importante, a pu être faite sans une vérification minutieuse au préalable et lancée à la légère, sans le soin et la délicatesse requis? Les protocoles entourant les visites d'Etat sont rigoureux et précis, résultat de discussions approfondies, d'accords mutuels, de négociations et d'ententes réfléchies. La promptitude de la réponse marocaine n'a fait que souligner la gravité de cette maladresse. Au milieu de cette cacophonie, une question lancinante se pose : Quelle mélodie Macron cherche-t-il à jouer avec le Maroc? Une provocation déguisée ou simplement une fausse note dans la grande symphonie des relations internationales? L'enjeu des relations franco-marocaines à l'ère de Macron Le Maroc, n'est pas une colonie, et il ne faut en aucun cas oser le traiter comme tel. Loin d'être un simple pion sur l'échiquier mondial, il a toujours été un partenaire solide et essentiel de la France, tant par son rayonnement économique et culturel que par son importance géopolitique. Balayer d'un revers de main cette relation en faisant abstraction des sensibilités marocaines est une navigation à vue risquée. C'est oublier que derrière chaque décision, pulse le cœur d'un peuple fier, enraciné dans ses valeurs et inébranlablement dévoué à son Roi. Macron oublie-t-il que l'aura d'un leader, et par extension celle de sa nation, ne se dessine pas uniquement par ses gestes, mais aussi, et surtout, par la portée de ses mots et sa communication. Chaque phrase prononcée, chaque ton adopté, chaque choix de s'adresser à un autre peuple façonne l'image d'une présidence. Ainsi les faux pas et les récents écarts de Macron, qu'ils soient de simples maladresses, des manœuvres calculées ou des stratégies délibérées, laissent une empreinte négative sur la perception de la France dans les cercles diplomatiques. On pourrait presque imaginer, à travers ces incidents répétés, que Macron, plutôt que de tisser des liens plus forts avec le Maroc, s'aventure sur un terrain glissant, mettant en péril une amitié historique. Adopter une posture qui peut être perçue comme hautaine ou dominante, surtout envers un allié aussi crucial que le Maroc en Afrique du Nord, n'est pas seulement une erreur de jugement ; elle risque de provoquer des ondes de choc dans de multiples discussions bilatérales. En somme, la communication est au cœur de la diplomatie, et les erreurs de communication peuvent avoir des conséquences lourdes. Si Macron désire réellement cimenter et faire prospérer le pont franco-marocain, une introspection s'impose. Il devra revisiter sa stratégie communicative, opter pour une approche empreinte de respect et s'armer d'une vigilance accrue pour éviter toute provocation, même accidentelle. Dans le ballet délicat des affaires internationales, chaque geste, chaque mot a son importance, et il serait temps pour le président français de mesurer la portée réelle de ses actions. Car bien que la France et le Maroc partagent une alliance profondément enracinée et respectueuse, ces tensions, si mal gérées, pourraient planter les graines d'une méfiance inédite, voire d'une discordance inattendue. Le Maroc et l'inébranlable loyauté envers le Roi Mohammed VI Macron doit être conscient d'une chose : dans le cœur du Maroc bat un sentiment indéfectible d'unité et de cohésion, centré autour de la figure emblématique du Roi Mohammed VI. Ce souverain, bien plus qu'un simple monarque, est le reflet des espoirs, des aspirations et de la fierté débordante du peuple marocain. Devant chaque épreuve, qu'elle émane de tensions internes ou de défis mondiaux, les Marocains se dressent, inébranlables, soudés dans une résilience doublée de solidarité autour de leur Roi. Il est donc essentiel, pour tout pays désirant tisser des liens authentiques avec le Maroc, de saisir cette profonde interrelation et cette dynamique. Des déclarations impulsives ou des actes perçus comme une intrusion dans la souveraineté ou à la dignité nationale marocaine ne font qu'intensifier cette cohésion nationale. Faut-il rappeler que la diplomatie, cet art délicat et subtil, requiert avant tout une réciprocité de respect et une écoute attentive. Il est donc crucial que les dignitaires français, Macron en tête, naviguent avec finesse dans leurs interactions avec le Maroc. Sinon, au-delà de fragiliser une alliance historique, ils risquent d'éveiller l'ire d'une nation profondément attachée à ses principes, ses valeurs et à son Roi. N'oublions pas que Paris et Rabat ont tracé, à travers le temps, une constellation d'histoires, d'échanges et de passions communes. Cette relation, façonnée par les âges, marquée par des synergies et des éclats mémorables, exige une communication à sa mesure : noble et sincère. Mais qu'on ne s'y trompe pas, dans cette symphonie délicate qu'est la diplomatie, chaque note jouée, tout comme chaque silence, a sa résonance.