Le premier budget du gouvernement travailliste, qui sera dévoilé mercredi, sera porteur de stabilité économique et d'investissement, en dépit de circonstances économiques d'une difficulté « sans précédent », promet le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Alors que les consommateurs et les entreprises britanniques retiennent leur souffle avant la présentation d'un budget déjà annoncé comme « douloureux », le leader travailliste s'engagera, dans un discours qu'il doit prononcer dans le centre du pays, à rompre avec « l'austérité, le chaos et le déclin au profit de la stabilité économique, de l'investissement et de la réforme », selon des extraits du discours du PM, publiés lundi dans un communiqué de Downing Street. Il dira, indique-t-on, que ce budget constitue un « plan économique qui changera la trajectoire à long terme de la croissance britannique pour le meilleur », relevant toutefois que les Britanniques doivent « être réalistes » quant à la situation du pays. Lire aussi : Royaume-Uni : Le gouvernement redynamise sa task-force pour renforcer les investissements dans les infrastructures « Nous ne sommes pas en 1997, lorsque l'économie était bonne, mais que les services publics étaient à genoux. Nous ne sommes pas non plus en 2010, où les services publics étaient solides, mais les finances publiques fragiles. Il s'agit de circonstances sans précédent », préviendra-t-il, ouvrant la voie à des hausses d'impôts largement attendues, notamment pour reconstruire des services publics essoufflés et remettre sur pied des finances publiques en difficulté. Tout en promettant « des jours meilleurs à venir », M. Starmer insistera sur la nécessité de relever « les défis à long terme ignorés pendant quatorze ans », en référence au règne du parti conservateur. D'ailleurs, sa ministre des Finances, Rachel Reeves, avait mis en garde contre des « décision difficiles » pour ce budget attendu le 30 octobre, notamment pour combler un « trou noir » de 22 milliards de livres sterling laissé, selon elle, par le précédent gouvernement tory. Elle doit toutefois y parvenir sans augmenter les taxes pour les « travailleurs », afin de respecter l'une des principales promesses électorales de sa formation. Selon la presse londonienne, la Chancelière de l'Echiquier devra trouver entre 35 et 40 milliards pour éviter un retour de l'austérité. Pour ce faire, ses réductions des dépenses devront notamment être couplées à une augmentation des cotisations sociales patronales. Une perspective qui suscite déjà l'ire de l'opposition et les craintes du monde des affaires. Une enquête, publiée vendredi, a montré que la confiance des entreprises a chuté à son plus faible niveau sur un an.