La désaffection des Algériens face à une élection jouée d'avance semble être la donne pour cette élection déjà pliée. Aujourd'hui, plus de 24 millions d'électeurs ont été appelés à choisir entre trois candidats : le président sortant Abdelmadjid Tebboune, Hassani Chérif Abdelali, leader du mouvement Société pour la paix (MSP, d'orientation islamiste) et Youssef Aouchiche, secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS). centre-gauche). En Algérie, le désintérêt manifeste des électeurs pour l'élection présidentielle semble confirmer une prédiction générale : la victoire quasi assurée du président sortant, Abdelmadjid Tebboune. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : seulement 4,56 % des électeurs se sont déplacés pour voter deux heures après l'ouverture des bureaux, selon Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections. Ce faible taux de participation, comparé aux 7,92 % enregistrés à la même heure lors de la précédente élection présidentielle, témoigne de l'apathie ambiante. Ce scrutin offrait pourtant aux plus de 24 millions d'électeurs un choix parmi trois candidats : Abdelmadjid Tebboune, Hassani Chérif Abdelali du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et Youssef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS). Malgré cette diversité apparente, le public semble convaincu de l'issue inévitable en faveur de Tebboune, soutenu par une coalition de poids regroupant le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Front du futur et le Mouvement de la construction (El Binaa). À eux seuls, ces partis occupent 243 des 407 sièges de l'Assemblée populaire nationale. Ce désintérêt généralisé des électeurs souligne une critique sous-jacente : la transparence et la véritable compétitivité de l'élection sont mises en doute. Pour beaucoup, le soutien massif dont bénéficie Tebboune, en provenance des principales forces politiques du pays, rend quelconque la compétition. Dans ce décor politique figé, Youssef Aouchiche, représentant d'un courant démocratique et progressiste, et Hassani Chérif Abdelali, leader islamiste, doivent naviguer dans une atmosphère dominée par le scepticisme des votants. Leur présence souligne les divisions tant idéologiques que stratégiques au sein des mouvements islamistes et des forces d'opposition en général. Alors que le vote se poursuivait jusque tard dans la soirée, et que les bureaux itinérants sillonnent les régions les plus reculées, une question persiste : quel avenir pour la démocratie algérienne si l'apathie électorale demeure la norme?