Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a brossé, mardi, un tableau sombre de la situation économique de son pays, soulignant que son gouvernement devra prendre des décisions difficiles pour repositionner le pays sur une trajectoire de croissance. « Les choses vont s'empirer avant de s'améliorer » a dit M. Starmer dans un discours prononcé dans les jardins de Downing Street, siège de la primature au centre de Londres. M. Starmer, dont le parti travailliste est revenu au pouvoir suite aux élections législatives du 4 juillet dernier après 14 années dans l'opposition, s'en est, de nouveau pris, à l'héritage laissé par le parti conservateur. Il a notamment accusé les Tories d'avoir laissé « un trou noir » de 22 milliards de livres Sterling dans les finances publiques du pays. Les conservateurs n'ont pas seulement laissé un trou noir dans les finances publiques, ils ont également laissé « un trou noir sociétal », a-t-il martelé. Les conservateurs ont rejeté les accusations du parti travailliste, arguant que le nouveau gouvernement tente de « masquer » son incapacité de régler les problèmes dont souffre le Royaume-Uni. Lire aussi : Emeutes en Grande-Bretagne : M. Starmer dénonce « une brutalité d'extrême droite » Pour corriger la situation, le locataire de 10 Downing Street appelle à la patience, tout en soulignant que son parti du Labour était déterminé à remettre de l'ordre dans l'économie et la société. Il a fait savoir que le budget que son gouvernement présentera le 30 octobre prochain sera « pénible ». « Nous n'avons pas d'autre choix, étant donné la situation dans laquelle nous nous trouvons », a-t-il dit dans son discours, le premier depuis les élections de juillet dernier. Parmi les mesures envisagées dans ce contexte par le gouvernement figurent une réduction des dépenses publiques et une augmentation des impôts. Le Premier ministre a souligné que le changement promis par son parti lors de la campagne électorale « n'aura pas lieu du jour au lendemain », car, a-t-il dit, les problèmes doivent être attaqués à la racine. « Ce ne sont que les premiers pas vers le changement pour lequel les gens ont voté, le changement que je suis déterminé à apporter », a-t-il indiqué. Il a cité parmi les priorités de son gouvernement l'accélération de la construction de nouveaux logements, l'encouragement de la croissance économique en tirant profit de l'intelligence artificielle et la promotion de la production de l'énergie propre.