Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a indiqué, mardi, que « le climat de peur s'est accentué » au Venezuela, depuis la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro aux élections présidentielles du 28 juillet dernier dans ce pays d'Amérique du sud. « Le climat de peur s'est accentué au Venezuela en raison des arrestations arbitraires et du recours disproportionné à la force par les forces de l'ordre à la suite des élections du 28 juillet » dernier, a souligné un communiqué du HCDH publié à Caracas. Le président du HCDH, Volker Turk, a jugé « particulièrement préoccupant qu'autant de personnes soient arrêtées ou inculpées pour incitation à la haine ou en vertu de la législation antiterroriste » sous l'impulsion du régime en place. Ce cri d'alarme de l'ONU est lancé au lendemain du feu vert donné par Nicolas Maduro aux forces de l'ordre pour agir avec une « main de fer » contre les personnes qui contestent sa victoire électorale. Le Conseil électoral vénézuélien a annoncé que Maduro avait été élu avec plus de 51% des votes, alors que l'opposition a rejeté ce résultat « frauduleux », affirmant avoir la preuve que son candidat Edmundo Gonzalez est le président élu du pays, avec plus de 71% des votes. Le communiqué du HCDH estime que « le droit pénal ne devrait jamais être utilisé pour limiter indûment les droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association » au Venezuela, exigeant la libération immédiate de toutes les personnes arbitrairement détenues, ainsi que la garantie de procès équitables pour tous les détenus. Selon les données obtenues par le Haut-Commissariat, plus de 2.400 personnes ont été arrêtées depuis le 29 juillet. « Parmi les personnes arrêtées figurent des manifestants, des défenseurs des droits de l'homme, des adolescents, des personnes handicapées, des membres de l'opposition ou des personnes considérées comme liées à des observateurs accrédités par les partis d'opposition dans les bureaux de vote », précise le communiqué. Dans la majorité des cas documentés par cette agence onusienne, « les détenus n'ont pas été autorisés à désigner un avocat de leur choix, ni à avoir des contacts avec leur famille ». Le plus grave est que « certains cas constitueraient des disparitions forcées », déplore le HCDH. Rappelant que « le recours disproportionné à la force par les forces de l'ordre » a engendré des morts, le Haut-Commissaire souligne que « tous les décès lors de manifestations doivent faire l'objet d'une enquête et que les responsables doivent être tenus responsables et punis selon une procédure régulière ». Volker Turk a également mentionné les actes de violence perpétrés par certains manifestants contre des fonctionnaires et des bâtiments publics et a souligné que « la violence n'est jamais la solution ». « Tout cela exacerbe les tensions et fragmente davantage le tissu social du Venezuela », a-t-il conclu.