Les banques marocaines ont également connu une augmentation de leurs avoirs extérieurs nets estimés à 51,2 %. Cependant, Bank Al-Marghrib conseille une prudence axée sur la préservation du capital, l'amélioration de la qualité de crédit des actifs et l'adaptation aux rendements plus élevés. Bank Al-Maghrib a signalé que les avoirs de réserve officiels ont continué à s'améliorer, enregistrant une hausse de 6,4 % pour atteindre 359,4 milliards de dirhams en 2023, ce qui correspond à 5 mois et 15 jours d'importations de biens et de services. Dans son dernier rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière pour l'année 2023, Bank Al-Maghrib a exposé que cette situation reflète principalement le financement extérieur net du Trésor de 35 milliards de dirhams, estimant que ces réserves atteignent 123 % dans l'échelle ajustée de « l'évaluation de l'adéquation des réserves » (ARA), un niveau qui se situe dans la fourchette de 100 à 150 % recommandée par le Fonds monétaire international (FMI). Les banques ont également vu leurs avoirs extérieurs nets augmenter de 51,2 % pour atteindre 29,7 milliards de dirhams, après une baisse de 17 % en 2022. En effet, le rapport indique que Bank Al-Maghrib détient et gère les réserves de change nationales afin de répondre aux besoins de financement de la balance des paiements et de minimiser la vulnérabilité extérieure, tout en préservant des réserves de change liquides et en intervenant sur le marché des changes lorsque cela s'avère opportun. Lire aussi : Abdellatif Jouahri : L'aide sociale devrait être l'exception, non la norme Les réserves de change (avoirs officiels de réserve) comprennent les placements en devises (dépôts et obligations), les avoirs en or et en droits de tirage spéciaux (DTS), ainsi que les devises étrangères (billets de banque étrangers) et la position de réserve auprès du FMI. La stratégie de gestion de Bank Al-Maghrib en 2023 a été axée sur la préservation du capital et l'amélioration de la qualité de crédit des actifs détenus, tout en tirant profit de la hausse des taux d'intérêt. Ainsi, la Banque a réduit la duration des portefeuilles (mesurée en valeur de marché) afin de réduire l'exposition au risque de taux d'intérêt, tout en permettant à ces portefeuilles de se rapprocher progressivement de leurs nouveaux benchmarks pour ne pas aggraver les moins-values latentes. Pendant ce temps, Bank Al-Maghrib a renforcé le profil de crédit de ses réserves de change en investissant dans des actifs de haute qualité, dont les rendements se sont sensiblement améliorés. Elle a également poursuivi la consolidation de ses investissements de portefeuille (évalués à leur valeur historique) dans un contexte caractérisé par des rendements plus élevés. En outre, la Banque a maintenu la surpondération (à 5 % près) des actifs libellés en dollars, qui offrent des rendements plus attrayants, au détriment de ceux libellés en euros. Par ailleurs, la part des actifs durables et responsables dans les réserves de change est passée de 4,8 % à 6,3 % en glissement annuel. Selon le rapport, cette stratégie empreinte de prudence et d'adaptation a permis de récupérer une grande partie des provisions pour la dévaluation des obligations de l'année précédente et a donné lieu à une performance positive de plus 3,88 % pour les portefeuilles d'investissement, compensant largement les pertes enregistrées l'année précédente (moins 2,34 %). La performance globale incluant les portefeuilles d'investissement a été de plus 2,50 % en 2023, contre moins 0,45 % en 2022.