Le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale dimanche soir, a présenté, mercredi lors d'une conférence de presse, les principaux axes de campagne du camp présidentiel en vue des élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet. M. Macron, qui n'a pas manqué de revenir sur son bilan depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, a dit souhaiter « des réponses concrètes" et "fortes" notamment sur le coût de l'énergie et les questions migratoire, du pouvoir d'achat, de la sécurité et des jeunes. Il a en ce sens annoncé que les retraites seront indexées sur l'inflation, affirmant qu'il veut « améliorer le quotidien de ceux qui travaillent » à travers notamment l'octroi par les entreprises de plus de primes non taxées. Reconnaissant que le gouvernement n'a « pas assez avancé » sur l'accès au logement des jeunes, le chef de l'Etat français a promis une « vraie réponse" sur ce dossier. Dans le domaine économique, il a insisté sur l'importance d'une action gouvernementale s'inscrivant « dans le sérieux budgétaire », à travers notamment la réduction du déficit par « l'ambition économique ». En matière écologique, M. Macron, qui a défendu son action sur le plan de l'investissement dans les services publics, tout en excluant sa démission en cas de revers électoral lors du prochain scrutin législatif, a indiqué vouloir doter la France de huit nouveaux réacteurs nucléaires "indispensables à la transition écologique". Il a dit par ailleurs vouloir «plus d'autorité républicaine» face à « la montée de l'extrême droite, en agissant "de manière implacable". «Nous devons donc d'abord, de manière implacable, continuer d'agir pour plus de sécurité, plus de fermeté, mettre en œuvre les lois qui ont été votées, comme nos textes européens, pour réduire l'immigration illégale», a-t-il affirmé, appelant à «plus d'autorité républicaine». Expliquant sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale par le risque "d'un blocage qui conduisait inéluctablement à empêcher le gouvernement d'agir », il a annoncé «ouvrir un grand débat sur la laïcité», pour prendre des mesures claires. Sur la question migratoire, le président français a proposé « plus de fermeté, mais dans le cadre de la République et de ses valeurs ». S'agissant du découpage territorial, M. Macron a indiqué vouloir rouvrir la question des grandes régions et supprimer un échelon territorial pour "ramener plus de simplicité et de liberté sur les territoires", annonçant sa décision de suspendre la réforme électorale en Nouvelle Calédonie. Sur le volet diplomatique, le locataire de l'Elysée a indiqué que la majorité veut «une France comme puissance de paix et d'équilibre", incompatible avec les projets des «deux extrêmes» en ce qui concerne l'Ukraine, le Proche-Orient ou la place du pays en Europe, formant le vœu que le programme de la majorité soit bâti dans une « logique d'ouverture et de construction avant et après l'élection », se disant prêt à y intégrer les propositions de sociaux-démocrates comme de responsables venant de la droite gaulliste ou d'écologistes. A rappeler que les candidatures pour ces élections anticipées devront être déposées à partir de ce mercredi 12 juin et jusqu'au dimanche 16 juin à 18 heures. Pour le second tour, les déclarations de candidatures seront déposées à partir de la proclamation des résultats par la commission de recensement général des votes et jusqu'au mardi 2 juillet 2024 à 18 heures, selon la réglementation électorale en vigueur. La campagne électorale pour le 1er tour débutera le lundi 17 juin, mais les leaders politiques ont déjà commencé les échauffements de cette campagne à travers notamment des annonces d'alliances, à l'instar du chef de file des Républicains Eric Ciotti qui a annoncé un pacte avec le Rassemblement national (RN), favori des élections européennes ou encore certaines figures de gauche qui ont appelé à un rassemblement pour contrer un éventuel raz de marée de l'extrême droite lors des prochaines législatives.