Bien que le secteur de l'immobilier ait connu une évolution positive depuis le début de l'année, il reste confronté à plusieurs problèmes, notamment l'érosion du pouvoir d'achat, la hausse des prix des matériaux de construction et l'augmentation des taux d'intérêt, affectant à la fois les promoteurs et les acquéreurs. Après une période de stagnation, le secteur a commencé à se redresser en 2023 avec une augmentation modeste de 0,6% des prix. Cette reprise, bien que légère, est un signe encourageant d'une économie en reprise, comme le montrent les chiffres de l'Indice des Prix des Actifs Immobiliers (IPAI), communément publiés par Bank Al-Maghrib (BAM) et l'Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC). Au premier trimestre de 2024, l'IPAI a enregistré une hausse trimestrielle de 0,4%, avec une progression de 0,2% pour les prix résidentiels et de 2,6% pour ceux des biens à usage professionnel. En revanche, les prix des terrains ont légèrement reculé de 0,1%. En parallèle, le nombre de transactions a diminué de 13,8%, reflétant des baisses respectives de 14,3% pour les biens résidentiels, de 10,4% pour les terrains et de 17% pour les biens à usage professionnel. Lire aussi : Immobilier : Les Marocains du monde dynamisent le marché La morosité continue donc d'affecter le secteur immobilier, marquant un ralentissement dans les ventes et les investissements. Les causes principales sont la crise économique, les conséquences de la pandémie et la conjoncture actuelle marquée par l'inflation générale et la réduction de l'offre en logements sociaux et accessibles à la classe moyenne. De nombreux promoteurs ont réduit leurs chantiers pour mieux anticiper le marché. Pour relancer l'activité, le gouvernement a pris des mesures fiscales et réglementaires telles que la révision de la subvention pour les logements conventionnés. Bien que ces initiatives soient bien accueillies, les professionnels restent sceptiques. Certains observateurs estiment que 2024 pourrait être une année favorable pour le secteur immobilier. Cependant, plusieurs facteurs peuvent perturber cette évolution potentielle. Le sentiment d'incertitude lié à la conjoncture défavorable et l'inflation persistante continuent d'avoir un impact négatif sur l'économie nationale et sur la demande en consommation et investissement. D'autre part, le développement du secteur dépend fortement du financement disponible pour les promoteurs et les acquéreurs. Les conditions strictes pour obtenir des crédits et l'augmentation des taux d'intérêt rendent l'acquisition plus coûteuse. Il est essentiel d'éliminer ces contraintes pour relancer dynamiquement le secteur immobilier.