Le gouvernement a utilisé divers outils pour financer ses priorités et engagements au cours des deux prochaines années, sans recourir à l'augmentation des impôts ni perturber les équilibres macroéconomiques. En effet, les recettes ordinaires ont augmenté de 17,3 % au cours des 4 premiers mois de 2024, et les investissements publics ont progressé de 55 milliards de dirhams entre 2022 et 2023. On observe également une tendance haussière, avec des recettes ordinaires en hausse de 16,9 milliards de dirhams par rapport à la même période de 2023, soit environ 17,3 %. L'absorption de l'impact financier des engagements gouvernementaux, notamment la hausse des salaires dans le cadre du dialogue social et la mise en œuvre des fondements de l'Etat social, a été un facteur prédominant. L'attraction croissante des investissements privés dans des secteurs tels que l'industrie, l'énergie et le tourisme joue également un rôle essentiel. Le ministre du budget, Fouzi Lekjaâ, a déclaré lors de la séance des questions orales de la chambre des représentants que le gouvernement continuera de maîtriser les finances publiques et de contrôler l'évolution du déficit budgétaire à moyen terme. Le déficit devrait atteindre 4 % en 2024, 3,5 % en 2025, et se stabiliser à 3 % en 2026. De plus, le volume de l'endettement sera réduit pour s'établir à 68,5 % du PIB en 2026. Les fonds collectés grâce aux financements innovants seront entièrement orientés vers l'investissement, notamment la restructuration des actifs de l'Etat. Lire aussi : L'AMMC publie le rapport « Le marché des capitaux en chiffres » de l'année 2023 Le ministre du budget a précisé que le transfert d'actifs liés aux hôpitaux dans le cadre de ce mécanisme ne signifie pas leur privatisation. Ces établissements hospitaliers restent publics et continueront d'être gérés et financés par l'Etat. Quant à la question de savoir comment le gouvernement a pu financer tous les chantiers dans un contexte de crises successives et de nécessité de rétablir les équilibres financiers fortement impactés par la pandémie de Covid, la réponse réside dans plusieurs facteurs : Pour le maintien du pouvoir d'achat des citoyens, les dépenses de compensation ont atteint 64 milliards de dirhams en 2022 et 2023. De plus, 7,8 milliards de dirhams ont été alloués en soutien direct aux professionnels du transport des passagers et des marchandises. 9 milliards de dirhams ont également servi à soutenir l'ONEE afin de couvrir les coûts élevés de production d'électricité et d'éviter leur répercussion sur les prix de vente aux familles. Pendant ces deux années, 8 milliards de dirhams ont été consacrés à la subvention d'aliments pour le bétail et d'engrais, préservant ainsi le capital végétal et animal. Concernant le financement des chantiers de réforme, la liste est longue et comprend notamment la généralisation de la protection sociale, la réforme du système de santé, de l'enseignement, et la redynamisation de l'investissement. Sur la réduction du déficit budgétaire, le déficit est passé de 7,1 % du PIB en 2020 à 4,4 % en 2023, permettant de réduire le taux d'endettement de 72,2 % du PIB en 2020 à 71,7 % en 2023. Tout cela a été réalisé sans recourir à des dettes supplémentaires ni réduire le volume des investissements publics. Au contraire, ces derniers ont augmenté de 55 milliards de dirhams entre 2022 et 2023, avec des taux de réalisation importants des investissements du budget général, dépassant les 81 %.