L'intégration économique constitue une voie obligée pour promouvoir le développement en Afrique et favoriser le progrès socio-économique de la population, a affirmé, vendredi à Tanger, le ministre des Finances et de la Planification économique du Rwanda, Uzziel Ngagijimana. S'exprimant lors d'une séance plénière sous le thème « Union Africaine: comment faire face au double défi de l'intégration économique et de l'Unité politique?« , tenue dans le cadre de la 10ème édition du MEDays, le ministre a souligné la nécessité d'accélérer le processus d'intégration continentale et de renforcer l'implication du secteur privé, à même de promouvoir les échanges intra-régionaux et intra-africains et de favoriser le développement durable en Afrique et la prospérité de ses peuples. Dans ce cadre, le responsable a précisé que les principales contraintes qui entravent l'intégration économique de l'Afrique portent notamment sur le manque d'un engagement fort des Etats, l'absence de véritable transformation structurelle des économies africaines, et la faible participation du secteur privé dans les processus d'intégration, outre la dépendance excessive des financements extérieurs. Pour sa part, l'ancien président de la République du Mali, Dioncounda Traoré, a tenu à rappeler les objectifs de l'Union africaine, notamment la réalisation d'une plus grande unité et solidarité entre les pays africains, la défense de la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres, l'accélération de l'intégration politique et socio-économique du continent et la promotion des positions africaines communes sur les questions d'intérêt pour le continent et ses peuples. Il a, toutefois, souligné que les vrais obstacles de l'intégration africaine sont liés en particulier au transfert des souverainetés vers les organisations régionales et à la gouvernance démocratique, alors que le projet d'intégration reste essentiellement financé par l'extérieur, estimant que « l'Afrique émergente fixée comme cap des principaux documents stratégiques de l'Union africaine risque de rester un objectif lointain ». « Mais cet objectif incontournable demeure réalisable, faisable, et réaliste, à condition qu'en Afrique, chacun apporte ce qu'il sait faire le mieux et qu'entre ses Etats, il y ait des champions, des pays-locomotives par leur savoir-faire, leur sérieux et qu'il y ait d'autres Etats, prêts à accepter la contagion de l'excellence« , a-t-il préconisé. De son côté, l'ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, Mankeur Ndiaye, a assuré que l'intégration africaine ne peut se réaliser sans la promotion de la sécurité et la paix au continent, à travers le renforcement de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. « Nous ne parviendrons pas à un développement économique si la question sécuritaire n'est pas définitivement tranchée, pour faire en sorte que la paix règne en Afrique« , a estimé, quant à lui, l'ancien Premier ministre centrafricain, Ziguélé Martin, qui a préconisé d'adopter une politique sécuritaire partagée, à même de favoriser l'intégration économique de l'Afrique et la libération politique du continent, qui est le premier objectif de l'UA, et le développement économique du continent. Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition « anniversaire » du Forum MEDays, organisée sous le thème « De la défiance aux défis: L'ère des grands bouleversements« , connait la participation de plus de 150 intervenants et plus de 3.000 participants venus des quatre coins du monde. Cette grand-messe vise à braquer les projecteurs sur le développement en Afrique, autant sur les plans économique et politique que social et environnemental, mais aussi sa place dans le monde et ses relations avec les autres pouvoirs régionaux du Nord et du Sud.