Le Ministre de l'Equipement et de l'Eau du Maroc, Nizar Baraka, a participé à la 3e édition du Forum MD Sahara à Rabat, les 10 et 11 mai, axée sur le thème ambitieux : « Façade atlantique 2030 : Une Vision Royale pour une ère de connexion et de prospérité transcontinentale ». Lors de son intervention, il a mis en avant que « l'Atlantique est une source d'inspiration et présente un potentiel important sur les plans économique, social, stratégique et touristique, offrant ainsi une opportunité de croissance et de développement durable ». Dans sa communication, le Ministre de l'Equipement et de l'Eau du Maroc, a décrit la région comme « riche de son histoire et de sa culture, occupant une place stratégique dans le paysage économique et social du royaume », et a souligné que « l'objectif actuel est de s'aligner sur la dynamique initiée par le Souverain, afin de faire de l'Atlantique un moteur de développement, de croissance partagée et de stabilité. Cette initiative, lancée par le Souverain, reflète le rôle du Maroc en tant que pôle de stabilité et de croissance partagée, et illustre son influence dans l'élévation de l'Afrique sur la scène mondiale ». M. Baraka a rappelé, lors du discours Royal de la Marche verte, que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réaffirmé l'engagement du Maroc envers le développement de ses régions, notamment du Sahara Marocain. Grâce à sa façade Atlantique, le Maroc s'ouvre sur l'Afrique et l'Amérique, offrant des opportunités uniques de développement économique et d'influence internationale ». Pour appuyer la façade atlantique des pays africains, M. Baraka a souligné l'importance du projet stratégique du gazoduc Maroc-Nigeria, qu'il décrit comme une « initiative facilitant l'accès des Etats du Sahel à l'océan Atlantique, témoignant de l'engagement du Maroc envers la solidarité et le développement partagé ». Le ministre a mis en exergue l'importance des grandes initiatives et projets, affirmant qu'ils visent un objectif clair, énoncé lors du discours du Souverain à Dakar, qui constitue aujourd'hui l'essence de la politique internationale du Maroc. Il s'agit d'une démarche qui s'inscrit dans une logique d'émergence du continent, visant à assurer que le continent africain se développe, en considérant que toutes les actions entreprises contribuent à cet objectif, car notre continent possède un potentiel extraordinaire, avec des ressources humaines sans égal, connaissant une dynamique de croissance et de développement significative, qui formera la base du développement africain. En évoquant l'Atlantique, nous ouvrons des portes non seulement vers l'Afrique mais aussi vers l'Amérique. C'est une occasion unique où nous avons signé un accord avec l'initiative atlantique, impliquant 35 pays africains de l'Atlantique, et en parallèle, un accord avec les Etats-Unis d'Amérique pour agir conjointement et s'inscrire dans cette dynamique de développement qui nous permettra de saisir tout le potentiel existant pour une véritable émergence. Evidemment, et plus concrètement, l'un des projets phares qui s'inscrit dans cette logique, et rappelé par le Souverain, est celui du partenariat stratégique signé avec les Emirats Arabes Unis, positionnant Dakhla comme le « Gateway » pour l'Afrique. Dans ce contexte, il y a le nouveau port de Dakhla. Ce port est d'une importance capitale car il constitue une pièce maîtresse du continent et du couloir commercial et logistique dans le domaine du transport. Il est également un projet pionnier dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement lancé par le Souverain en 2015. Concernant le Nouveau Modèle de Développement (NMD), ce modèle a été élaboré avec la population locale, après avoir consulté 1500 personnes, incluant des responsables politiques, des élus, des acteurs économiques, des associations de droit commun et des associations des droits de l'Homme de la région, afin de concrétiser ce programme qui a été réalisé à plus de 80% et qui a mobilisé 8 milliards d'euros. Lors de ce débat, la population a exprimé une demande forte, la première étant d'avoir un Tanger Med chez eux, soit le port Dakhla Atlantique, afin de reproduire ce modèle réussi qui a apporté un développement dans la région du nord et du Gharb, notamment avec Kenitra, et qui a été à l'origine d'une accélération rapide de ces zones. Le deuxième point est d'établir une liaison entre Agadir et Tiznit jusqu'à Dakhla par une voie de 1100 km pour relier le centre du Maroc à son Sud. Et le dernier point est de préserver la baie de Dakhla, où la notion de développement durable et de respect de l'environnement était également une revendication forte de la population du Sahara marocain. Revenant au port de Dakhla Atlantique, le ministre a souligné qu'il est considéré comme l'un des ports phares dans le cadre de l'offre du Maroc en hydrogène vert. Ainsi, l'ammoniac ou l'hydrogène vert pourra être exporté à partir du port de Dakhla. Dakhla est l'une des villes offrant la compétitivité la plus intéressante en matière d'énergie éolienne, avec le coût le plus bas, à 1 centime d'euro pour le kilowattheure, ce qui ouvre des perspectives très importantes pour produire de l'hydrogène vert à moindre coût, et par conséquent, offre des perspectives de développement significatives pour cette énergie d'avenir dans cette région. Concernant le projet stratégique du Gazoduc Maroc-Nigeria, le ministre a précisé que « le défi n'est pas seulement d'assurer l'acheminement du gaz africain vers l'Europe ; derrière ce projet se cache une vision, celle du développement de l'Afrique, en particulier de l'Afrique de l'Ouest. Ainsi, ce projet traverse 13 pays, dont la majorité sont membres de la CEDEAO, où moins de 50% de la population n'a pas accès à l'électricité. Or, en acheminant le gaz à travers ces pays, nous offrons la possibilité à ces nations d'assurer une électricité suffisante à un prix intéressant, afin de développer des industries et, par conséquent, de favoriser le développement global du pays. Ce projet a donc un caractère structurant et joue un rôle stratégique dans le développement de notre continent, et vise à renforcer l'intégration économique dans la zone de libre-échange. » L'idée que je souhaite souligner est que notre objectif est de créer une véritable zone d'activités le long de la façade atlantique, où toutes les conditions de réussite et d'attraction des investissements structurants seront réunies pour notre avenir. « Nous sommes à un tournant décisif pour le développement de la façade du Maroc, mais aussi pour la réussite de l'initiative lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Notre objectif est véritablement de consolider notre pays en tant que pôle de stabilité, de croissance partagée et de rayonnement pour notre continent », conclut-il.