Comme chaque année, l'approche de l'Aid Al Adha est nourrie par une vague de spéculations sur les prix des moutons. Encore, 2024 ne déroge pas au rituel. Selon plusieurs médias, les prix des moutons pourraient avoir une hausse de 15%, de quoi susciter des craintes pour les ménages déjà fortement impactés par l'inflation, qui finalement n'a épargné aucun secteur. Pour couper court à ces informations qui enflent, le ministère de l'Agriculture monte au créneau et a décidé d'apporter des réponses claires à ce sujet. « Trois millions de têtes d'ovins et de caprins sont prêtes pour l'abattage à l'occasion de l'Aïd al-Adha 1445/2024, » a souligné le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, lundi à la Chambre des représentants. Toutefois, il a été observé que le prix de vente pourrait subir une augmentation de 15 % en raison des effets de la sécheresse. En réponse à deux questions orales concernant l'offre en cheptel prévu pour l'abattage lors de l'Aïd Al-Adha, Mohamed Sadiki a éclairé l'assemblée sur l'état d'avancement du programme de préparation pour la fête, qui inclut plusieurs mesures, dont l'évaluation des prévisions d'offres et de demandes en têtes de bétail. Il a rappelé que, depuis son lancement en novembre 2023, la coordination avec les professionnels a permis l'enregistrement de 214 000 unités d'élevage et d'engraissement d'ovins et de caprins destinés à l'Aïd. Lire aussi : Aïd al-Adha 1445/2024 : 3 millions de têtes d'ovins et de caprins préparées pour l'abattage Le ministre a également mis en exergue les mesures de surveillance sanitaire entreprises pour protéger le cheptel contre les maladies infectieuses, en soulignant le contrôle rigoureux des aliments, des médicaments vétérinaires et de l'eau destinée à l'abreuvement, garantissant ainsi la bonne santé du cheptel. Dans le but d'augmenter l'offre en têtes de bétail, de contribuer à la préservation du cheptel national, de réduire les coûts d'importation et de stabiliser les prix, Sadiki a annoncé la création de 34 marchés temporaires pour appuyer les marchés existants, ainsi que l'autorisation temporaire et exceptionnelle d'importations. Concernant les mesures relatives aux importations, il a été précisé que l'octroi d'une subvention de 500 dirhams par tête pour l'importation des ovins destinés à l'abattage est prévu pour la période du 15 mars au 15 juin 2024, et que l'exonération du droit d'importation et de la taxe sur la valeur ajoutée à l'importation est applicable aux ovins. Cependant, en raison des effets de la sécheresse sur l'agriculture et par conséquent sur le pastoralisme, le coût de l'alimentation pour le bétail a connu une hausse significative, ce qui aura inévitablement un impact sur le prix de vente des animaux. Ainsi, des observateurs anticipent une révision à la hausse des prix qui pourrait facilement atteindre les 15 % par rapport à l'année précédente.