Au cœur de l'actualité économique marocaine, la Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurants (FNPCRM) se retrouve impliquée dans une controverse qui a éclaté suite à l'augmentation des prix des boissons post-Aïd al-Fitr. La FNPCRM a rapidement pris position pour clarifier qu'elle n'est pas à l'origine de cette inflation, rappelant que la fixation des prix relève de la compétence exclusive du Conseil de la concurrence. Dans un contexte où l'indice des prix à la consommation a enregistré une baisse de 0,6% en janvier 2024 par rapport au mois précédent, selon le Haut Commissariat au Plan, cette hausse des prix semble paradoxale. Cette diminution globale cache cependant des disparités, avec une chute de 0,9% pour les produits alimentaires et de 0,3% pour les non-alimentaires. Les légumes ont connu la plus forte baisse avec 9,6%, tandis que les poissons et fruits de mer ont vu leurs prix grimper de 4,7%, suivis par les fruits (0,6%), le café, thé et cacao (0,4%) et les viandes (0,3%). La FNPCRM attribue l'augmentation des prix du café à une hausse des coûts sur le marché, incitant les professionnels à modérer leurs tarifs et à considérer le pouvoir d'achat des consommateurs. Le secteur, déjà affaibli par la crise économique, ne peut se permettre de compenser ses pertes par une augmentation marginale des prix des boissons. La fédération appelle donc à des solutions pérennes pour sauvegarder l'industrie. Les récentes réformes fiscales, notamment l'augmentation de la TVA sur certains produits essentiels, ont eu un impact significatif sur les coûts de production, répercutant ainsi la hausse sur les consommateurs. L'exemple le plus frappant est celui de la TVA sur le sucre, dont l'augmentation annoncée pour le 1er janvier 2024 a immédiatement influencé son prix de vente. Cette tendance à la hausse de la TVA est prévue pour continuer, exerçant une pression croissante sur les prix de vente et la rentabilité des établissements. La situation critique se manifeste par la fermeture de nombreux cafés et restaurants, conduisant les professionnels à solliciter l'intervention des autorités. Ils ont interpellé Younes Sekkouri, Ministre de l'Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, pour une action urgente de sa part et du gouvernement d'Aziz Akhannouch. Les faillites s'accélèrent, comme l'indique une correspondance alarmante adressée au ministre Sekkouri, où les propriétaires expriment leur désarroi face aux chiffres inquiétants des fermetures et des pertes d'emplois. Cette lettre fait écho à une étude de terrain réalisée par la FNPCRM. Malgré une sollicitation de rencontre avec le ministre datée du 29 janvier 2024, la FNPCRM déplore l'absence de retour. L'association critique le cadre législatif actuel, jugé défavorable aux petites entreprises, souvent négligées dans les décisions stratégiques du secteur. La FNPCRM insiste sur l'importance d'un dialogue constructif avec les autorités pour relever les défis législatifs et économiques auxquels le secteur fait face, et pour développer des stratégies qui protégeront les intérêts des professionnels tout en assurant l'accessibilité financière pour les consommateurs.