Predator Oil & Gas, la société britannique qui détient 75 % du permis d'exploration pétrolière et gazière de Guercif, a révélé ses plans de développement du champ gazier de Guersif, qu'elle considère comme un projet stratégique pour son avenir. Dans un communiqué publié le 9 janvier 2024, la société a annoncé qu'elle s'attendait à générer d'importants flux de trésorerie provenant de la production de gaz à partir de 2024, grâce à un accord de vente de gaz à long terme avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). Le développement du champ gazier de Guercif comprendra deux phases : une phase de test sans forage en janvier 2024, suivie d'une phase de forage en février 2024. La phase de test, qui durera environ 15 jours, doit montrer si le champ gazier est commercialement viable, en mesurant le débit, la pression et la composition du gaz. La phase de forage, qui durera environ 45 jours, doit déterminer la taille et la qualité des réserves de gaz, en forant deux puits supplémentaires dans la structure de Guersif. Predator affirme disposer de tous les éléments pour que la liquéfaction du gaz puisse demander une concession d'exploitation, qui lui permettrait de vendre le gaz produit à l'ONEE. La société prévoit également de forer un puits plus tard cette année dans la cible Jura, une couche plus profonde sous le champ gazier de Guersif, qui pourrait receler des ressources supplémentaires. Par ailleurs, Predator compte poursuivre ses activités à Trinité-et-Tobago, où elle détient une participation de 80 % dans le champ gazier de Kuri Moruga, qui devrait entrer en production en 2025. Predator a découvert du gaz à Guercif en 2022, lors du forage du puits MOU-1, qui a rencontré une colonne de gaz de 50 mètres dans le Miocène. La société a estimé les ressources récupérables à 393 milliards de pieds cubes, soit environ 11 milliards de mètres cubes. Le gaz de Guercif est destiné à alimenter le marché intérieur marocain, qui dépend fortement des importations de gaz algérien et de gaz naturel liquéfié (GNL). Les actions de Predator ont chuté de plus de 18 % l'année dernière, en raison de la baisse des prix du pétrole et du gaz, de la pandémie de Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Toutefois, la société se dit optimiste quant à l'avenir, en misant sur le potentiel du gaz de Guercif et de Kuri Moruga, ainsi que sur sa position financière solide, avec une trésorerie de 12 millions de dollars au 31 décembre 2023. Predator est l'une des rares sociétés étrangères à opérer au Maroc, où le secteur des hydrocarbures est encore peu développé. Le pays dispose de 22 permis d'exploration, dont 12 sont actifs, selon l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Le Maroc produit environ 200 000 mètres cubes de gaz par jour, principalement dans le bassin de Rharb, mais consomme environ 10 millions de mètres cubes par jour, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).