Les autorités zimbabwéennes ont annoncé la décision de proclamer l'état d'urgence dans la capitale Harare face à la recrudescence des infections au choléra, avec des milliers de cas confirmés et des dizaines de morts. «Cette décision a été prise en raison de la détérioration de la situation après la propagation de la maladie à travers toute la ville», a déclaré le Maire d'Harare, Ian Makone, notant que le manque d'accès à l'eau potable a favorisé l'évolution de l'épidémie. À cet égard, le responsable a fait savoir que certaines communautés ont creusé des puits à proximité des latrines à fosse, en particulier dans les quartiers en pleine croissance de la banlieue, ce qui signifie que l'eau utilisée est contaminée. En octobre, les autorités zimbabwéennes ont mis en place une série de mesures pour endiguer la résurgence de l'épidémie, notamment l'interdiction des rassemblements publics et la restriction des déplacements entre les villes. Lire aussi : L'OMS s'attaque à la solitude et à ses conséquences Ils ont également appelé les citoyens à ne pas se serrer la main, à veiller à une hygiène alimentaire stricte, ainsi qu'à se procurer de la nourriture auprès de vendeurs agréés. La Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) a mis en garde que la maladie se propage rapidement à travers le pays, les cas d'infection étant désormais enregistrés dans les 10 provinces du pays. Les épidémies de choléra sont récurrentes au Zimbabwe. En 2008, plus de 4.000 personnes ont succombé à la maladie, alors que plus de 100.000 personnes ont été contaminées. Plus récemment, en 2019, une autre épidémie de choléra a frappé le pays, contraignant le gouvernement à déclarer l'état d'urgence dans la capitale après qu'au moins 3.000 cas ont été signalés. Face à ce défi persistant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme en pointant du doigt les problèmes d'accès à l'eau potable, mais aussi les phénomènes climatiques comme les tempêtes tropicales, qui provoquent des épidémies meurtrières.