Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a insisté, mardi, sur la nécessité de combler le déficit enregistré en matière d'ambition climatique. Réagissant au rapport d'ONU-Climat publié à Paris, M. Guterres a souligné que la COP28 prévue du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats arabes unies « doit être le lieu idéal pour combler de toute urgence le déficit en matière d'ambition climatique« , alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et que le chaos climatique s'intensifie. D'après le rapport de l'organisme des Nations Unies chargé du changement climatique (CCNUCC), les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent diminuer de 45% d'ici la fin de cette décennie par rapport aux niveaux de 2010, pour atteindre l'objectif de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Le document note toutefois que les émissions devraient plutôt augmenter de 9%. Le chef de l'ONU a, dans ce cadre, appelé à une accélération des calendriers en matière de zéro émission nette "afin que les pays développés s'approchent le plus possible de l'objectif fixé en 2040 et les économies émergentes aussi près que possible de celui de 2050". Il a jugé impératif d'accroître les investissements dans les énergies renouvelables pour aller de pair avec l'élimination progressive des combustibles fossiles. Lire aussi : La présidence de la COP28 confiée au PDG du géant pétrolier public émirati ADNOC M. Guterres a en outre estimé que les pays développés doivent rétablir la confiance "en respectant leurs engagements financiers", appelant les gouvernements à s'unir pour rassembler les financements, le soutien et les partenariats nécessaires. Abondant dans le même sens, le secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell a indiqué que le rapport révèle que "les gouvernements conjugués prennent de petites mesures pour éviter la crise climatique", notant que les pays doivent faire des "progrès audacieux lors de la COP28 à Dubaï, pour être sur la bonne voie". "Cela signifie que la COP28 doit constituer un tournant décisif. Les gouvernements doivent non seulement se mettre d'accord sur les mesures climatiques plus strictes qui seront prises, mais aussi commencer à montrer exactement comment les mettre en œuvre", a-t-il ajouté. Les dernières données scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (GIEC) indiquent que les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 43% d'ici à 2030 pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle et éviter les pires conséquences du changement climatique, notamment les sécheresses, les vagues de chaleur et les précipitations plus fréquentes et plus graves.