Un nouveau rapport de l'ONU climat, publié mardi, prévoit que les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 devraient baisser de seulement 2% par rapport à leur niveau de 2019, une trajectoire bien en deçà des 43% escomptés, ce qui montre que le pic des émissions mondiales sera atteint au cours de cette décennie. Le rapport, rendu public à deux semaines de la COP28 à Dubaï, souligne que les plans d'action nationaux sur le climat restent insuffisants pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degré Celsius et atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Même si certains pays redoublent d'efforts, le document montre qu' »il faut agir beaucoup plus maintenant pour infléchir davantage la trajectoire des émissions mondiales et éviter les pires conséquences du changement climatique". Les dernières données scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (GIEC) indiquent que les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 43% d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2019. Cette réduction est indispensable pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle et éviter les pires conséquences du changement climatique, notamment les sécheresses, les vagues de chaleur et les précipitations plus fréquentes et plus graves. ONU Climat a analysé les CDN de 195 parties à l'Accord de Paris, y compris 20 CDN nouvelles ou mises à jour soumises jusqu'au 25 septembre 2023. Conformément aux conclusions de l'analyse de l'année dernière, le rapport d'aujourd'hui montre que si les émissions n'augmentent plus après 2030, par rapport aux niveaux de 2019, elles ne démontrent toujours pas la tendance à la baisse rapide que la science juge nécessaire au cours de cette décennie. Lire aussi :L'UE doit accélérer ses efforts de réduction des émissions pour une croissance plus durable (OCDE) Si les dernières CDN disponibles sont mises en œuvre, les engagements actuels augmenteront les émissions d'environ 8,8% par rapport aux niveaux de 2010. Il s'agit d'une amélioration marginale par rapport à l'évaluation de l'année dernière, qui indiquait que les pays étaient sur la voie d'une augmentation des émissions de 10,6% à l'horizon 2030, par rapport aux niveaux de 2010. « Le rapport d'aujourd'hui montre que les gouvernements réunis font des petits pas pour éviter la crise climatique. Il montre aussi pourquoi les gouvernements doivent faire des progrès audacieux lors de la COP28 à Dubaï pour se mettre sur la bonne voie », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat. Le rapport « Global Stocktake » (bilan) publié cette année par ONU Climat montre clairement les domaines dans lesquels les progrès sont trop lents. Mais il présente également le vaste éventail d'outils et de solutions proposés par les pays. Des milliards de personnes attendent de leurs gouvernements qu'ils s'emparent de cette boîte à outils et qu'ils la mettent en œuvre », a souligné M. Stiell. « Le rapport de synthèse des plans climatiques nationaux publié aujourd'hui souligne la nécessité pour nous d'agir avec plus d'ambition et d'urgence pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris – il n'y a tout simplement plus de temps pour des retards », a déclaré le Dr. Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28. « La COP28 doit être un tournant historique dans cette décennie critique pour que les Parties saisissent l'occasion du bilan mondial pour s'engager à rehausser leur ambition et à s'unir, agir et obtenir des résultats qui maintiennent 1,5C à portée de main, tout en ne laissant personne de côté », a-t-il ajouté.