Le Maroc, qui est résolument engagé dans la lutte contre le changement climatique, se prépare activement pour deux évènements clés : la COP de Dubaï, en novembre 2023, et la révision de la Contribution déterminée au niveau national, à partir de 2024. Mohamed Benyahya, directeur général de l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique, souligne l'importance de ces rendez-vous. Le Maroc s'engage résolument dans la lutte contre le changement climatique. Cet enjeu planétaire est au cœur de l'agenda économique du pays. Mohamed Benyahya, directeur général de l'Agence marocaine pour l'efficacité Eénergétique (AMEE), a récemment souligné l'importance de deux évènements clés à venir : la COP de Dubaï, en novembre 2023, et la révision de la Contribution déterminée au niveau national, à partir de 2024. La COP de Dubaï sera une rencontre décisive pour évaluer les progrès accomplis par chaque pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Benyahya rappelle que la situation est préoccupante car, selon les derniers chiffres du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les émissions annuelles de CO2 atteignent 54 milliards de tonnes, ce qui signifie que le budget de 250 milliards de tonnes de CO2 que nous pouvons rejeter dans l'atmosphère sera épuisé en seulement cinq ans, voire moins. La COP de Dubaï sera donc un rendez-vous crucial pour tenter de maintenir l'élévation de température inférieure à 1,5°C, conformément aux objectifs de l'accord de Paris. En effet, ne pas respecter cet objectif mettrait en péril la survie de nombreuses espèces et communautés à travers le monde, en particulier dans les pays en développement. «Cette COP sera importante car elle permettra de faire le point sur les émissions mondiales et de réviser les contributions déterminées au niveau national. Il est donc crucial que tous les pays et secteurs contribuent à la réduction des émissions, y compris les transports. Nous devons agir maintenant pour éviter une catastrophe climatique. Il est temps que chaque individu, entreprise et gouvernement prenne ses responsabilités et travaille ensemble pour un avenir durable», interpelle Mohamed Benyahya. 2024, top départ de la révision de la CDN La révision de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) est également un évènement clé à noter. Le Maroc, en tant que pays en développement, est conscient de l'urgence de la situation et s'engage à faire sa part pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La CDN est un plan d'action national qui vise à lutter contre le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en s'adaptant aux impacts du changement climatique. La prochaine révision est prévue pour 2025, mais dès l'année prochaine, le pays commencera à préparer cette nouvelle contribution. Face aux défis, le secteur des transports est particulièrement visé dans l'effort national de réduction des émissions et de décarbonation. «À partir de l'année prochaine, c'est-à-dire 2024, nous commencerons la révision de notre CDN, car elle doit être mise à jour tous les cinq ans. La première CDN a été présentée en 2019-2020, et la suivante est prévue pour 2025. À partir de l'année prochaine, nous entamerons la préparation de cette nouvelle CDN en nous concentrant sur tous les secteurs, mais particulièrement sur celui des transports, pour tenir compte de tous les nouveaux développements. Le ministère des Transports et de la Logistique a déjà déployé quelques efforts, mais d'autres initiatives seront mises en œuvre pour booster ce secteur et s'assurer qu'il est aligné sur l'effort national de réduction des émissions et de décarbonation», souligne le DG de l'AMEE. Si le Maroc a été exemplaire dans sa participation aux COP 21 et 22, il y a lieu de redoubler d'efforts pour atteindre nos objectifs climatiques. Face à cette problématique, le ministère des Transports a déjà lancé des initiatives pour réduire les émissions, telles qu'une NAMA (Nationally appropriate mitigation action). Par ailleurs, l'objectif d'efficacité énergétique pour ce secteur est de 24% d'ici 2030, ce qui nécessitera la poursuite, voire la multiplication d'actions d'investissement, comme la rénovation du parc, la normalisation, ainsi que des actions soft, portant notamment sur l'éco-conduite. Mohamed Benyahya Directeur général de l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE) «Nous avons également pris l'engagement de préparer une stratégie bas carbone qui se projette à l'horizon 2050, dans laquelle le secteur des transports est identifié comme l'un des secteurs clés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Selon les modèles encore provisoires que nous avons réalisés, la consommation de transport terrestre devrait être multipliée par trois, dont 85% serait encore du diesel. Cela correspond au scénario de référence que nous avons prévu dans notre Contribution déterminée au niveau national jusqu'à présent, mais nous espérons faire mieux dans le futur.» Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO