L'Algérie a fait savoir lundi qu'elle sursoyait à son engagement de médiation visant à trouver une issue à la crise au Niger, et ce « jusqu'à l'obtention des clarifications nécessaires » de la partie nigérienne. Pour expliquer les raisons de cet ajournement, le ministère algérien des Affaires étrangères a, dans un communiqué, évoqué que les discussions préliminaires devant aboutir à ladite médiation ont buté sur le programme et le contenu de la visite que devait entamer le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf à Niamey, après que le Niger a accepté la proposition faite par Alger. Dans ce sens, le communiqué rappelle que les autorités nigériennes ont officiellement informé le gouvernement algérien le 27 septembre dernier de leur acceptation de la médiation algérienne. Dès lors, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait instruit son chef de la diplomatie pour se rendre à Niamey à l'effet d'entamer avec les autorités nigériennes des discussions préparatoires à la médiation. Entre temps, ajoute le texte, M. Attaf, directement avec son interlocuteur nigérien, de même que l'ambassade d'Algérie à Niamey avec le ministère nigérien des Affaires étrangères, « se sont engagés dans des échanges portant sur le programme et le contenu de cette visite ». Des échanges qui se sont avérés non concluants sur ces deux sujets, précise le communiqué, ajoutant que des déclarations officielles et publiques d'autorités nigériennes « ont suscité des interrogations légitimes quant à leur disposition réelle à donner suite à leur acceptation de la médiation algérienne ». Lire aussi : La chambre des représentants approuve l'organisation des établissements pénitentiaires Selon les médias, un enregistrement d'un appel téléphonique secret entre le président français Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune aurait été divulgué. Lors de cet appel, les deux dirigeants ont discuté de la crise au Niger et de l'approche proposée par l'Algérie pour résoudre la crise et gérer la période de transition avec la junte au pouvoir à Niamey. Au cours de cet appel, le président Tebboune aurait tenu des propos critiques envers les militaires ayant pris le pouvoir à Niamey. Quelques jours plus tard, les services de renseignement algériens ont découvert que cet enregistrement a fuité et que les propos tenus par Tebboune à l'encontre de la junte nigérienne ont été transmis à certains dignitaires nigériens. Suite à cela, le président Tebboune a chargé le ministre des Affaires étrangères de se rendre à Niamey pour entamer des discussions préparatoires avec les autorités nigériennes. Cependant, ces échanges n'ont pas abouti sur un accord concernant le programme et le contenu de la visite, d'après le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Les déclarations publiques des autorités nigériennes ont également suscité des interrogations sur leur véritable volonté de poursuivre la médiation algérienne, ajoute le communiqué.