Le secteur privé doit couvrir la majorité des besoins d'investissement en matière d'atténuation du changement climatique dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE), souligne lundi le Fonds monétaire international (FMI). L'Agence internationale de l'énergie prévoit que les investissements dans l'atténuation du changement climatique devraient atteindre 2.000 milliards de dollars par an d'ici 2030 dans les EMDE, indique l'institution financière internationale dans un communiqué. Cela correspond à 12% de l'investissement total dans ces pays, en hausse significative par rapport aux 3% actuels, ajoute la même source, qui relève que les économies émergentes sont confrontées à d'importantes difficultés pour attirer des capitaux privés. Même les économies émergentes pourraient avoir du mal à attirer des financements privés pour le climat en raison de plusieurs obstacles, note l'institution basée à Washington. Lire aussi: Marrakech : Démarrage des travaux de la Conférence arabe sur la sécurité alimentaire L'élimination progressive du charbon est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques, mais elle constitue un défi car de nombreux EMDE dépendent fortement du charbon, relève la même source. La suppression progressive des centrales électriques au charbon nécessitera d'importants investissements privés et un soutien public, indique le FMI, notant que les politiques climatiques et les engagements des grandes banques et compagnies d'assurance ne sont pas encore alignés sur l'objectif zéro émission, limitant l'alignement des flux financiers privés en matière de transition climatique. Selon l'institution de Bretton Woods, un large éventail de politiques est nécessaire pour créer un environnement attractif pour les capitaux privés dans les EMDE. La tarification du carbone peut être très efficace pour réorienter les flux de capitaux vers des investissements à faible émission de carbone, mais les décideurs politiques doivent la compléter par des politiques supplémentaires pour débloquer le financement climatique privé dans les EMDE, explique le FMI. Des politiques et des engagements climatiques forts peuvent contribuer à envoyer un signal important aux investisseurs, note l'institution financière, qui insiste sur l'importance du renforcement de l'architecture de l'information climatique. Un recours accru aux garanties par les banques multilatérales de développement et les donateurs pourrait être un instrument efficace pour réduire les risques réels dans les EMDE, estime la même source. La facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) du FMI peut contribuer à créer un environnement d'investissement favorable et à attirer des capitaux privés, souligne le FMI.