Le général Brice Oligui Nguema, qui a pris le pouvoir au Gabon après avoir destitué Ali Bongo, a annoncé mercredi soir que l'ex-président était libre de quitter le pays. Il a invoqué son état de santé fragile, suite à un AVC en 2018 qui l'a affaibli physiquement. Ali Bongo avait été réélu en août dernier malgré les doutes sur sa capacité à gouverner. Sa libération intervient alors que le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, médiateur de la CEEAC, est venu au Gabon pour négocier un retour à la démocratie. Le Gabon a connu un coup d'Etat militaire le 30 août 2023, lorsque le général Brice Oligui Nguema, bras droit du président Ali Bongo, a pris le contrôle du pays et s'est proclamé président de la transition. Il a justifié son acte par la nécessité de réformer le système politique et de lutter contre la corruption. Ali Bongo, qui avait été réélu pour un troisième mandat le 27 août, malgré les accusations de fraude et les manifestations de l'opposition, a été placé en résidence surveillée. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils après avoir organisé des élections libres et transparentes. Le mercredi 6 septembre 2023, le général Oligui Nguema a surpris tout le monde en annonçant à la télévision nationale que l'ex-président Ali Bongo était libre de ses mouvements et qu'il pouvait se rendre à l'étranger s'il le souhaitait. Il a expliqué que cette décision était motivée par des raisons humanitaires, compte tenu de l'état de santé précaire d'Ali Bongo. Celui-ci avait subi un accident vasculaire cérébral en octobre 2018 lors d'un voyage en Arabie saoudite, qui l'avait laissé avec des séquelles physiques visibles. Malgré son handicap, Ali Bongo avait mené campagne pour sa réélection, affichant parfois des pas de danse devant ses partisans. La libération d'Ali Bongo intervient alors que le Gabon reçoit la visite du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, désigné comme médiateur par la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) pour faciliter le dialogue entre les acteurs politiques gabonais et trouver une issue pacifique à la crise. Le président Touadéra a appelé au respect de la Constitution et à la tenue rapide d'élections crédibles. Il a également exprimé sa solidarité avec le peuple gabonais et son soutien aux efforts de la CEEAC pour préserver la stabilité et la sécurité dans la région.