Cinq jours après avoir renversé Ali Bongo, qui a dirigé le pays pendant 14 ans, le général Brice Oligui Nguema a prêté serment en tant que président d'une « transition » au Gabon. Il n'a toutefois pas précisé la durée de cette transition, promettant d'instaurer des « institutions plus démocratiques » avant des élections libres. Des militaires putschistes avaient annoncé, le 30 août, la fin du régime d'Ali Bongo Ondimba, peu de temps après sa réélection lors du scrutin du 26 août, qu'ils estimaient truqué. Le général Oligui, âgé de 48 ans, a été proclamé président d'un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dès le lendemain du coup d'Etat. Vêtu d'un uniforme rouge de la Garde républicaine (GR), l'unité d'élite de l'armée qu'il commandait, il a prêté serment devant des juges de la Cour constitutionnelle, jurant devant Dieu et le peuple gabonais de préserver fidèlement le régime républicain et les acquis de la démocratie. Par ailleurs, le général Oligui s'est engagé à rendre le pouvoir aux civils à travers des élections libres, transparentes et crédibles, sans toutefois préciser la date de celles-ci. Il a également sollicité la participation de toutes les forces vives de la nation pour élaborer une nouvelle Constitution qui sera ensuite soumise à référendum, afin de mettre en place des institutions respectueuses des droits humains et de la démocratie. Après ce processus, il compte remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections démocratiques. Lire aussi : L'Algérie donne sa version des faits sur la tragédie des Franco-Marocains Le Gabon était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo, qui avait accumulé une grande richesse grâce à ses réserves pétrolières. Cependant, cette élite était accusée de corruption massive et de mauvaise gouvernance. Ali Bongo Ondimba, âgé de 64 ans, avait succédé à son père Omar Bongo Ondimba en 2009 et se trouvait en résidence surveillée depuis le coup d'Etat. Omar Bongo Ondimba était considéré comme l'un des acteurs majeurs de la « Françafrique », un système de coopération politique, de privilèges commerciaux et de corruption entre la France et certaines de ses anciennes colonies en Afrique. Le coup d'Etat au Gabon, qualifié de « coup d'Etat institutionnel » par le ministre espagnol Josep Borrell, a été condamné par l'Union africaine, l'Union européenne, l'ONU et de nombreuses capitales occidentales. Toutefois, certains pays ont souligné une différence par rapport à d'autres coups d'Etat sur le continent, car celui-ci faisait suite à une élection manifestement frauduleuse. Jusqu'à présent, aucun décès ou blessé n'a été signalé.