Le continent africain sera au cœur des discussions lors de la réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) qui aura lieu au Maroc en octobre prochain. C'est du moins ce qu'a révélé le chef du FMI lors d'une récente interview sur CNN. Cette réunion revêt une importance capitale alors que de nombreux pays africains sont confrontés à des défis tels qu'une croissance économique en berne, une insécurité alimentaire et une dette excessive. La réunion annuelle FMI-BM prévoit de rassembler 14 000 délégués à Marrakech, alors que le monde s'efforce de surmonter les fractures créées par un ordre mondial en mutation. Cette rencontre revêt une importance particulière car elle marque le retour de cette réunion sur le continent africain après 50 ans d'absence. Les plus hauts responsables financiers et les banquiers centraux du monde entier mettront l'accent sur leur « priorité la plus urgente à court terme à l'échelle mondiale, à savoir comment réduire l'inflation, ce qui pourrait conduire à une baisse des taux d'intérêt », selon les propos de Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI. Elle a notamment mentionné les niveaux records d'inflation et d'endettement public en Afrique. Le programme de la réunion abordera plusieurs défis auxquels l'économie africaine devra faire face dans les années à venir. Toutefois, pour Kristalina Georgieva, le continent offre également de nombreuses opportunités, notamment grâce à sa jeunesse dynamique qui représente un atout tant pour l'Afrique que pour le reste du monde. Lire aussi : Rentrée politique: des dossiers stratégiques structurent l'action du gouvernement Parmi les opportunités mises en avant se trouve la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui offre d'énormes potentiels pour le continent. Georgieva a souligné trois stratégies pour relever les défis qui y sont associés : tout d'abord, il est essentiel d'améliorer la connectivité physique entre les pays africains. Ensuite, il est nécessaire de supprimer les obstacles commerciaux et non commerciaux. Enfin, Georgieva a mentionné l'importance de la monnaie numérique. Selon ses propos, « nous avons élaboré un rapport démontrant les avantages que le marché du libre-échange continental peut apporter à l'Afrique si ces obstacles commerciaux et non commerciaux sont éliminés. Les résultats seraient phénoménaux : le commerce intra-africain pourrait augmenter de 53%, le commerce entre l'Afrique et le reste du monde de 53%, et le revenu réel par habitant pourrait augmenter de 10% ». En outre, Georgieva a également souligné l'importance d'une adoption accrue de la monnaie numérique en Afrique. « Nous avons besoin d'une connectivité physique, chaque entreprise africaine, chaque institution africaine doit être connectée à Internet. Cela nécessite une action coordonnée de la part des gouvernements », a-t-elle déclaré. La réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale au Maroc en octobre sera donc un événement majeur pour l'Afrique, offrant aux pays africains l'opportunité de relever les défis économiques auxquels ils font face et d'exploiter pleinement leur potentiel. En se concentrant sur des questions cruciales telles que la réduction de l'inflation, l'élimination des barrières commerciales et l'utilisation de la monnaie numérique, cette réunion pourrait apporter des solutions concrètes pour favoriser la croissance et le développement du continent africain.