Selon la Confédération syndicale internationale (CSI), la France fait partie des pays accusés de violations répétées des droits des travailleurs. Les manifestations contre la réforme des retraites ont été marquées par des brutalités policières, des arrestations arbitraires et l'utilisation de gaz lacrymogènes. Ces atteintes aux droits des travailleurs sont intervenues dans un contexte où les violations restent à des niveaux record à travers le monde. L'Indice des droits dans le monde de la CSI révèle que la France a procédé à des arrestations et détentions jugées arbitraires, rejoignant ainsi 69 autres Etats sur les 149 étudiés. En comparaison, l'Allemagne et les pays scandinaves ne sont accusés que d'atteintes sporadiques aux droits des travailleurs. Luc Triangle, secrétaire général par intérim de la CSI, souligne l'importance du dialogue lorsqu'il s'agit de modifier des lois qui concernent les travailleurs, comme la réforme des retraites. Cependant, les syndicats ont été ignorés dans ce processus. La CSI met en évidence les atteintes aux principaux droits des travailleurs à l'échelle mondiale, notamment la liberté d'expression, de réunion et d'association, ainsi que le dialogue social. Elle exprime son inquiétude particulière quant à la situation en Equateur et en Tunisie, qui figurent sur la liste des dix pires pays pour les travailleurs. En Equateur, les manifestations en faveur de la démocratie et des droits collectifs ont été réprimées violemment, tandis qu'en Tunisie, le président Kais Saied a sapé les libertés civiles des travailleurs et fragilisé les institutions démocratiques. La Colombie et le Brésil ont été retirés de la liste des dix pires pays grâce au changement de présidence, mais la situation des travailleurs en Amérique latine demeure catastrophique. La région a enregistré la majorité des assassinats de syndicalistes dans le monde, avec 18 des 19 décès enregistrés en 2022-2023. Outre les autorités publiques, la CSI pointe également du doigt certaines grandes entreprises qui violent les droits des travailleurs ou ne font pas suffisamment pour y remédier. Des entreprises telles qu'Amazon, Apple, Deliveroo, Ikea, Ryanair, Starbucks, Stellantis et Uber sont citées dans ce contexte. La Confédération européenne des syndicats (CES) a également dénoncé le fait que certaines de ces entreprises aient bénéficié de financements européens, malgré leurs atteintes aux droits des travailleurs. Ryanair, par exemple, aurait reçu 962 millions d'euros, tandis qu'Amazon et Ikea ont également bénéficié de financements importants. En résumé, la France est critiquée pour sa réponse musclée aux manifestations contre la réforme des retraites.