Le Maroc a été classé dans la catégorie 3 des pays où les droits des travailleurs sont bafoués, selon l'indice CSI des droits dans le monde 2016. Le Maroc se classe ainsi au niveau 3, avec l'Espagne notamment, dans cet indice CSI des droits dans le monde qui décrit les pires pays du monde pour les travailleurs, en classant, cette année, 141 pays dans des catégories de 1 à 5 en fonction du degré de respect des droits des travailleurs dans ce pays. Les droits des travailleurs n'existent pas dans les pays de la catégorie 5, tel que l'Algérie, alors que dans ceux relevant de la catégorie 1, les violations des droits des travailleurs ne surviennent que de manière sporadique. La Tunisie, elle, est classée au niveau 4 (violations systématiques des droits) et la Libye au niveau 5+, autrement dit dans les pays où les droits ne sont pas garantis faute d'Etat de droit. Comment fonctionne le classement ? La CSI a compilé une liste de 97 indicateurs pour chaque type de violation enregistrée dans le Rapport de la CSI. Un pays se verra assigner un point pour chaque violation correspondant à un des indicateurs. Une fois toutes les données traitées et les notes finales des pays obtenues, on classe ces derniers dans des catégories allant de 1 à 5. Une note finale élevée signifie qu'un grand nombre de violations sont commises, ce qui place le pays dans une des catégories les plus basses. Quels sont les sujets couverts par l'Indice CSI des droits dans le monde ? L'Indice CSI des droits dans le monde couvre les normes fondamentales du travail internationalement reconnues, et en particulier les droits civils, la liberté syndicale, le droit à la négociation collective, le droit de grève, et l'accès à des procès équitables.Selon ce rapport, les restrictions à la liberté d'expression et de réunion, notamment les graves atteintes dans certains pays, ont augmenté de 22 %, et des restrictions ont été enregistrées dans 50 pays sur les 141 faisant l'objet de l'enquête. Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont à nouveau la pire région pour les travailleurs et les travailleuses, où le système de la kafala dans les pays du Golfe réduit toujours en esclavage des millions de travailleurs. Les dix pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses sont le Belarus, la Chine, la Colombie, le Cambodge, le Guatemala, l'Inde, l'Iran, le Qatar, la Turquie et les Emirats arabes unis. Le Cambodge, l'Inde, l'Iran et la Turquie ont fait leur entrée, pour la première fois en 2016, dans le classement des dix pires pays pour les travailleurs/euses. Les principales conclusions du rapport sont les suivantes : * 82 pays excluent les travailleurs/euses de la législation du travail. * Dans plus de deux tiers des pays, les travailleurs/euses ne bénéficient pas du droit de grève. * Plus de la moitié des pays privent une partie ou l'ensemble des travailleurs/euses de la négociation collective. * Sur les 141 pays, le nombre de pays qui refusent ou limitent la liberté d'expression et de réunion a augmenté, passant de 41 à 50, auxquels viennent s'ajouter l'Algérie, le Cameroun, les Etats-Unis et le Pakistan. * Sur les 141 pays, le nombre de pays où les travailleurs/euses font l'objet de violence physique et de menaces a augmenté de 44 pour cent (passant de 36 à 52), dont la Colombie, l'Egypte, le Guatemala, l'Indonésie et l'Ukraine. * Des syndicalistes ont été assassinés dans au moins 11 pays, notamment au Chili, en Colombie, en Egypte, au Salvador, au Guatemala, au Honduras, en Iran, au Mexique, au Pérou, en Afrique du Sud et en Turquie. 1. Violations sporadiques des droits : 13 pays, dont l'Allemagne et l'Uruguay 2. Violations réitérées des droits : 22 pays, dont l'Irlande et le Japon 3. Violations régulières des droits : 41 pays, dont l'Australie et Israël 4. Violations systématiques des droits : 30 pays, dont la Pologne et les Etats-Unis 5. Les droits ne sont pas garantis : 25 pays, dont le Belarus, la Chine et le Nigeria 5+ Les droits ne sont pas garantis du fait de l'absence de l'Etat de droit : 10 pays, dont le Burundi, la Palestine et la Syrie. Rapport annuel des violations des droits syndicaux