Des émeutiers extrêmement mobiles, organisés en petits groupes, ont semé la violence et les dégradations à travers la France, lors d'une nuit particulièrement intense pour les forces de l'ordre. Les quartiers populaires de tout le pays ont été le théâtre d'incendies de mairies, d'écoles et de commissariats en réaction à la mort de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, près de Paris. Face à des émeutiers trop nombreux et mobiles, les forces de l'ordre ont été submergées, ce qui rappelle les émeutes de 2005, déclenchées par la mort de deux adolescents en banlieue parisienne. Au Bourget, au nord de Paris, des policiers municipaux auraient dû faire usage de leurs armes à feu pour se dégager. Selon des sources sur place, le niveau de violence aurait augmenté par rapport à la première nuit d'émeutes. Ce qui est alarmant est que rien ne semble pouvoir arrêter ces troubles. Il faut toutefois dire que pour le moment, aucun décès ou blessure grave n'ont été signalés. Pour faire face à cette situation, 40.000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France jeudi soir, dont 5.000 à Paris et en proche banlieue. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a écarté l'idée de déclarer l'état d'urgence à ce stade, préférant mobiliser d'importants moyens sans recourir à des mesures exceptionnelles. Les réserves de munitions auraient été réapprovisionnées dans plusieurs villes au cours de la nuit, bien que la direction générale de la police nationale (DGPN) démente les rumeurs selon lesquelles les stocks seraient insuffisants. La situation reste tendue et la réponse des autorités est mise à l'épreuve alors que la France cherche à contenir et résoudre ces violences urbaines.