Le parquet a requis lundi un mandat d'arrêt contre l'opposant sénégalais Ousmane Sonko pour refus de comparution au procès pour diffamation devant la cour d'appel de Dakar. Le procureur général Ibrahima Bakhoum a requis contre Ousmane Sonko deux ans d'emprisonnement dont un ferme, un mandat d'arrêt et la publication de l'arrêt dans cinq journaux. Sonko était absent au procès devant la cour d'appel de Dakar. L'audience a été suspendue par le juge jusqu'à 15h00 (hl). En prévision de ce procès, tenu en l'absence de Sonko et des leaders de la coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi (libérer le peuple en Wolof, opposition) les abords du Palais de justice de Dakar ont été quadrillés par les agents de police. Les différentes voies menant au Palais de justice de Dakar étaient sous forte surveillance policière. A l'occasion de ce procès, le Gouverneur de Dakar a également publié deux arrêtés interdisant la circulation des motos et la vente de carburant en détail ce lundi. M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de février 2024, est poursuivi par le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang pour « diffamation, injures et faux ». Le ministre reproche à Ousmane Sonko d'avoir déclaré en décembre 2022 que sa gestion avait été « épinglée » dans un rapport d'une institution de contrôle sur le Programme de développement des domaines agricoles communautaires (Prodac), ce qu'il nie. Mame Mbaye Niang réclame 29 milliards à Ousmane Sonko à titre de dommages et intérêts, ce lundi, à la Cour d'appel de Dakar. « En tant que citoyen sénégalais, je me suis senti diffamé, injurié, et traîné dans la boue, a-t-il dit. « Face à cette injustice, j'ai compris que le seul endroit où je peux laver mon honneur est le tribunal. C'est pourquoi je suis devant vous. En première instance, j'ai suivi à la lettre la procédure mais à la fin, j'ai compris que les torts qui me sont causés se chiffrent à la somme de 29 milliards qu'on m'accuse d'avoir détourné sans jamais présenter la moindre preuve », a-t-il souligné. Sonko avait annoncé dimanche soir sur les réseaux sociaux sa décision de « ne plus collaborer avec la justice » et dit qu'il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité, invoquant les incidents auxquels ont donné lieu ses déplacements au tribunal. Il a été condamné le 30 mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts. Cette peine préservait son éligibilité, selon ses avocats, mais celle-ci pourrait être mise en cause par une condamnation plus lourde en appel ce lundi. Le maire actuel de Ziguinchor (sud), poursuivi depuis 2021 dans une autre affaire de « viols présumés » et « menace de morts » contre une employée d'un salon de beauté. L'audience est fixée le 16 mai courant. M. Sonko, membre de la coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi (libérer le peuple en Wolof) , qui est placé sous contrôle judiciaire depuis plus de deux ans, dans le cadre de l'instruction de cette affaire, nie les accusations de la plaignante Adji Sarr.