L'Afrique du Sud connaîtra certainement cet hiver des délestages électriques de phase 8 avec des coupures allant jusqu'à 12 heures par jour, a révélé jeudi le ministre de l'Electricité, Ksogientsho Ramokgopa. Les problèmes d'électricité de l'Afrique du Sud risquent de s'aggraver cet hiver, causant un coup encore plus dévastateur à une économie déjà en difficulté, sachant que les coupures d'électricité pourraient entraîner la suppression de plus de 800 000 emplois, a indiqué le ministre lors d'une réunion du gouvernement. La compagnie publique d'électricité Eskom a déclaré que les délestages électriques se répéteraient quotidiennement « jusqu'à nouvel ordre ». Les pannes sont actuellement à 17 325 MW de capacité de production, tandis que la capacité de production hors service pour maintenance planifiée est de 5 457 MW, précise-t-on. Au cours des dernières 24 heures, une unité de production dans les centrales de Camden, Koeberg et Medupi a été remise en service. Au cours de la même période, deux groupes électrogènes de la centrale électrique de Kriel ont été mis hors service pour réparation, a déclaré Eskom dans un communiqué. « Les retards dans la remise en service d'une unité dans les centrales de Kendal, Kriel, Medupi et Tutuka ont contribué aux contraintes de capacité », explique la compagnie. Alors que le Comité national de crise énergétique devra se réunir jeudi soir pour proposera des solutions à la grave crise énergétique dont s'engouffre le pays, des experts pensent que cela ne sert à rien car Ramokgopa n'a aucun pouvoir légal pour concrétiser cette vision. Alors que l'hiver s'installe déjà, le ministre de l'Electricité nouvellement nommé se retrouve au centre d'une bataille de pouvoir qui oppose deux des puissants ministres alliés du Président Cyril Ramaphosa, Gwede Mantashe et Pravin Gordhan. Le chef de l'Etat a récemment reconnu que les délestages électriques très fréquents en Afrique du Sud sont le résultat de mauvais choix politiques et de l'impact de la capture de l'Etat depuis de nombreuses années. Relevant que les délestages coûtent cher à l'économie, provoquent une grande frustration chez tous les Sud-africains et créent des difficultés pour les ménages et les entreprises, il a souligné qu'un approvisionnement stable et fiable en électricité est essentiel pour presque tous les aspects de la vie quotidienne et une condition nécessaire à la croissance économique. Le parc sud-africain de centrales électriques au charbon est ancien et ses performances se dégradent. Malgré les avertissements des experts concernant les pénuries d'énergie imminentes il y a près de deux décennies, il y a eu un retard dans la mise en service de nouvelles capacités de production.