Les principaux partis français d'opposition ont fustigé, lundi, un discours « déconnecté » et « hors de la réalité » de la part du président Emmanuel Macron, qui s'est exprimé lundi soir pour la première fois depuis la promulgation de la très controversée réforme des retraites. « Complètement hors de la réalité, assume le vol de deux ans de liberté. Les casseroles sonnent plus juste », a écrit, dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (LFI), alors que des concerts de casseroles étaient organisés devant de nombreuses mairies de France. Pour Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a choisi de nouveau de « tourner le dos » et d'ignorer « les souffrances » des Français, en ne prononçant pas le « retrait de la réforme des retraites ou le référendum ». « Cette pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir annonce la poursuite d'un quinquennat de mépris, d'indifférence et de brutalité dont il faudra sortir par les urnes », a-t-elle poursuivi. « Tout ça pour ça... Ceux qui ont boycotté avaient raison : ils n'ont rien raté », a ironisé, de son côté, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV). « Aucune remise en question. C'est quand même dingue ! », a-t-elle complété. Le porte-parole du Parti socialiste (PS), Pierre Jouvet, a, lui, cinglé « Macron 20h. Rien. Rendez-vous le 1er mai! ». Lors de sa première allocution depuis la promulgation de la très décriée réforme des retraites dans la nuit de vendredi à samedi après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a défendu des « changements nécessaires », tout en reconnaissant que le texte n'est pas « accepté » par les Français. Il s'est donné « cent jours » pour lancer un plan d' »apaisement » et « d'action » d'ici le 14 juillet, après la « colère » suscitée par la réforme des retraites, chargeant la cheffe du gouvernement de présenter « dès la semaine prochaine » une feuille de route. Il a par ailleurs annoncé vouloir bâtir un « nouveau pacte de la vie au travail » dans les prochaines semaines et appelé patronat et syndicats à une série de négociations. L'intersyndicale avait déjà annoncé en fin de semaine dernière qu'elle n'irait pas rencontrer le gouvernement avant la mobilisation du 1er mai, qu'elle souhaite massive, car elle n'entend pas considérer que l'épisode de la réforme des retraites est clôturé. Depuis janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines contre ladite réforme dans des manifestations, parfois émaillées de heurts et de violences, jusqu'à le dernier épisode vendredi dernier avec la validation du texte par le Conseil constitutionnel et sa publication au Journal officiel samedi. En réaction à la décision des Sages et à la promulgation express du texte par Emmanuel Macron, la CGT a appelé encore les Français à deux journées de mobilisation sociale contre la réforme, les 20 et 28 avril. L'intersyndicale a également appelé à faire de la journée du 1er mai « un moment historique de mobilisations ».