Les Français ont été choqués par des scènes d'une violence inouïe de la police française contre des manifestants, samedi à Rennes, en marge d'un rassemblement contre la réforme des retraites. Des séquences vidéo, tournées notamment par des riverains, documentent des interventions très musclées des éléments de la CRS, unité d'élite de police spécialisée dans les violences urbaines, qui ont suscité colère et indignation des internautes. Sur les réseaux sociaux, ces vidéos largement partagées donnent des frissons, commente-t-on. On y voit notamment un manifestant poussé en arrière par un CRS, sa nuque heurtant le trottoir avant qu'un autre CRS ne monte avec ses deux pieds sur sa cheville, l'écrasant de tout son poids. Une autre séquence montre un vieil homme, le visage en sang, traîné par terre par des policiers en vue de son interpellation, tandis que d'autres vidéos montrent comment les CRS, déployés pour la troisième fois en un mois à Rennes, chargent contre les manifestants. Sur Twitter, les internautes dénoncent l'acharnement des forces de l'ordre et le recours à la violence excessive et à l'intimidation contre les manifestants. Ont été également partagées des vidéos de scènes de violences policières survenues, vendredi soir à Paris, quelques heures après la validation de l'essentiel de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel et de sa promulgation par Emmanuel Macron, ainsi qu'en marge de mobilisations syndicales précédentes contre ce projet controversé. Ces incidents surviennent alors que la question des violences policières fait débat en France depuis un certain temps, notamment après les dépassements et les interventions musclées signalées lors des manifestations des Gilets jaunes. Dans un communiqué, le Défenseur des droits a dénoncé une intensification des risques d'atteintes aux droits et libertés qui fragilisent la démocratie » « Une telle évolution est hautement problématique dans un Etat démocratique", a relevé l'institution. "La France glisse vers les régimes illibéraux. Les libertés publiques sont en péril. Hormis la période de l'Occupation, nous n'avons jamais été attaqués aussi frontalement par un gouvernement", a souligné de son côté, Patrick Baudouin, président de la Ligue française des droits de l'homme.