Des manifestants pro-démocratie ont recommencé dimanche à défiler dans les rues de Hong Kong pour maintenir la pression sur les autorités, au lendemain de heurts avec la police. L'ex-colonie britannique, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 par Londres, a déjà connu huit week-ends consécutifs de manifestations massives, souvent suivies d'affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l'ordre. Dimanche, deux défilés sont encore prévus avant une grève générale lundi. Les manifestants réclament, encore et toujours, la démission de la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, le retrait du projet de loi sur l'extradition, et une enquête indépendante sur la stratégie policière. Ils demandent également l'amnistie des protestataires incarcérés et le droit de pouvoir élire leurs dirigeants, faisant fi des multiples et « musclées » mises en garde de Pékin. En effet, la Chine, qui avait dénoncé des dégradations « absolument intolérables », multiplie depuis lors les mises en garde contre les manifestants. Cette semaine, la garnison de l'Armée populaire de libération (APL) basée à Hong Kong, a aussi lancé un avertissement au travers d'une vidéo musclée mettant en scène sa capacité d'intervention. Les autorités locales ont également durci le ton et une quarantaine de manifestants ont été inculpés pour participation à une émeute -infraction passible de dix ans de prison- après les heurts du week-end dernier.