Les professionnels du secteur du transport routier montent au créneau. Le syndicat des chauffeurs de taxis s'apprête à lancer une nouvelle forme de contestation. Un nouveau débrayage pourrait avoir lieu, dans les jours à venir. Une manière pour dénoncer le « mutisme » du gouvernement qui n'a toujours pas réagi aux multiples revendications des chauffeurs professionnels. Ces derniers pointent du doigt un secteur dont les défaillances restent multiples. Hausse des prix des carburants, anarchie du secteur, applications mobiles de transport... autant de problèmes qui contribuent fortement à la dégradation du secteur du transport routier, notamment celui des petits et grands taxis. Voici donc ce qui a poussé les professionnels du secteur à formuler une série de revendications qui a été soumise au ministère de l'Intérieur. Dans ce sens, de multiples problèmes ont été soulevés, parmi lesquels figure, notamment le dossier relatif à l'octroi de l'agrément aux chauffeurs professionnels selon des conditions et critères spécifiques se basant essentiellement sur l'ancienneté, le statut social et l'absence de permis d'exploitation. Les chauffeurs de taxis appellent, par ailleurs, le gouvernement à agir d'urgence pour lutter contre les applications proposant des voitures de transport avec chauffeurs (VTC) ou ce qu'ils appellent « le transport clandestin par le biais des applications mobiles ». Signalant que, dans ce sens, que ces applications constituent une réelle menace pour les taximans vu qu'elles sont fortement utilisées par les passagers comme alternative aux taxis. Chose qui pourrait plonger tout le secteur dans l'inactivité. Ainsi, de nombreuses familles seraient contraintes de vivre dans la précarité. Néanmoins, leurs doléances n'ont pas trouvé d'écho. Chose qui a suscité la colère des syndicats de taxis qui ont décidé de durcir le ton après avoir organisé un sit-in, le 21 mars, devant l'annexe du ministère de l'Intérieur à Rabat, mais sans aucun résultat. En effet, les syndicats s'apprêtent d'ores et déjà à mener un nouveau débrayage. L'objectif étant de faire entendre la voix des professionnels du secteur lourdement impactés et partant d'interpeller le gouvernement afin d'instaurer un dialogue social qui permettra de parvenir à trouver des solutions aux multiples problèmes soulevés. Ainsi, cette reprise des actions de protestation intervient en réaction au « mutisme » du ministère de l'Intérieur face aux demandes urgentes des professionnels, comme l'a souligné Mustapha Chaoune, secrétaire général national de l'Organisation Démocratique des Transports et de la Logistique (ODTL) et membre de la Coordination nationale des syndicats du secteur des taxis au Maroc. « Les chauffeurs de taxi souffrent de plusieurs problèmes sociaux difficiles, qui nécessitent de s'asseoir sur la table du dialogue afin de les résoudre ensemble ». Et d'ajouter « en l'absence de dialogue sectoriel, les syndicats auront tendance à s'engager dans de nouvelles formes de protestation, jusqu'à ce que le point du dialogue social soit atteint au moins ». La coordination appelle à la création du Conseil Supérieur des Transports Réorganiser le secteur des taxis, une demande centrale qui ressort de toutes les revendications des professionnels du secteur. En effet, la Coordination appelle le gouvernement à créer un Conseil supérieur des transports. Une institution constitutionnelle et inclusive qui aura pour vocation d'exprimer les préoccupations des professionnels du transport routier. Mais aussi d'interpeller les autorités compétentes sur les problèmes qui gangrènent le secteur ainsi que sur l'anarchie qui y règne. Le but étant de permettre aux chauffeurs professionnels de travailler dans des conditions propices, mais aussi de veiller à la mise en place des outils nécessaires pour garantir « une concurrence loyale», dans un environnement marqué par l'invasion des applications mobiles.