Alors que le gouvernement togolais s'apprête à adopter une réforme constitutionnelle qui prend en compte la limitation à deux mandats présidentiels, l'opposition se prépare à de nouvelles manifestations de rue. L'annonce de la nouvelle marche, prévue le 18 octobre, a été faite ce mardi par l'opposition togolaise. Celle-ci proteste contre la réforme constitutionnelle voulue par le gouvernement. En effet, si la limitation à deux mandats présidentiels est au cœur de la lutte de l'opposition togolaise depuis 10 ans, elle dénonce aujourd'hui un projet de loi non rétroactif, qui remet les compteurs à zéro et donne la possibilité à l'actuel président de rempiler pour deux mandats supplémentaires. L'opposition dénonce également la position de la CEDEAO qui semble favorable à cette réforme. « La lutte continue. A cet effet, nous annonçons déjà pour le mercredi 18 octobre, une grande marche qui ira vers les bureaux de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) à Lomé pour dire à la Cédéao que nous ne sommes pas d'accord avec le référendum qu'elle semble encourager. La CEDEAO est allée très loin en incitant le gouvernement à annoncer une date pour le référendum. Or ce que le peuple veut, c'est le retour à la Constitution de 1992« a déclaré Brigitte Adjamagbo–Johnson, coordonnatrice de la principale coalition de l'opposition togolaise, lors d'une conférence de presse. Lire aussi: Quand le Togo focalise le regard d'inquiétude Les manifestions initiées par l'opposition, depuis deux mois, avaient pour but d'obtenir des réformes constitutionnelles mais surtout le départ du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 12 ans, après avoir succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma. Le gouvernement, dans un esprit d'apaisement, avait soumis un projet de réforme comportant la limitation de mandats présidentiels au vote du parlement. Et si le vote du texte a été boycotté par l'opposition pour sa non-rétroactivité, ce qui a contraint le gouvernement à se rabattre sur un référendum, la Cédéao, l'Union africaine et le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel ont salué, la semaine dernière, ce projet de loi qui est selon eux ''une étape importante pour mettre le Togo en conformité avec les normes démocratiques« . Ces trois organisations ont donc appelé « le gouvernement à fixer une date pour l'organisation du référendum » et encouragé « l'opposition à saisir cette occasion pour faire avancer les réformes constitutionnelles« . Un avis que ne partage pas l'opposition togolaise qui compte bien le faire savoir le 18 octobre prochain.