Les autorités suédoises ont annoncé, ce mercredi soir, la mort de Salwan Momika, l'Irakien devenu tristement célèbre pour avoir brûlé publiquement le Coran à plusieurs reprises en 2023. L'homme de 38 ans a été tué par balles dans la ville de Södertälje, située à proximité de Stockholm. Selon la télévision publique suédoise SVT, le corps de Momika a été retrouvé dans une résidence de cette commune, théâtre d'une fusillade qui a conduit à l'arrestation de cinq suspects. La chaîne allemande Deutsche Welle (DW) a précisé que la victime avait été grièvement blessée par des tirs avant d'être transportée à l'hôpital, où son décès a été constaté. Chrétien d'origine irakienne, Salwan Momika avait obtenu un permis de séjour en Suède en 2021. Il s'était fait connaître du grand public l'année suivante en organisant plusieurs autodafés du Coran, provoquant une vague d'indignation parmi les communautés musulmanes en Suède et à travers le monde. Il justifiait ses actions en dénonçant les persécutions subies par les minorités chrétiennes dans certains pays à majorité musulmane. Lire aussi : Suède: deux profanateurs de Coran inculpés pour incitation à la haine Ses actes lui avaient valu des poursuites judiciaires pour « agitation contre un groupe ethnique ou national », un délit inscrit dans la législation suédoise contre les discours incitant à la haine. En parallèle, l'Agence suédoise des migrations avait annulé son permis de séjour, estimant qu'il avait fourni de fausses informations dans son dossier d'asile. Ces dernières années, la multiplication des incidents liés à la profanation du Coran en Suède et au Danemark a suscité une vive indignation dans le monde musulman, mettant ces pays nordiques sous pression diplomatique. Le Danemark, notamment, a récemment franchi une étape décisive dans la répression de ces actes. La semaine dernière, les autorités danoises ont inculpé, pour la première fois, deux personnes accusées d'avoir profané le Coran lors du Festival du Peuple sur l'île de Bornholm en 2023, diffusant leur action en direct sur Facebook. Une décision judiciaire inédite, rendue possible par l'application de nouvelles lois protégeant les textes religieux. L'assassinat de Salwan Momika, bien que ses motivations exactes restent à établir, s'inscrit dans ce climat de tensions exacerbées autour des atteintes aux symboles religieux. Les autorités suédoises poursuivent actuellement leur enquête afin de déterminer les circonstances précises du meurtre et d'identifier les éventuels commanditaires de cette attaque.