Les correspondantes des quotidiens français « Le Monde » et « Libération » au Burkina Faso ont été expulsées de ce pays samedi soir, ont indiqué dimanche leurs rédactions et des médias . Les deux journalistes sont arrivées « dimanche matin à Paris », a annoncé Libération. Lundi dernier, les autorités de transition du Burkina Faso avaient coupé la diffusion de la chaîne d'information française France 24 sur leur territoire. « Notre correspondante au Burkina Faso, Sophie Douce, vient d'être expulsée du pays (…) en même temps que sa consœur de Libération, Agnès Faivre », indique le Monde sur son site. « La sanction est tombée et, avec elle, la confirmation que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée », annonce, pour sa part, Libération. Le directeur du journal le Monde, Jérôme Fenoglio, « demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d'une information indépendante dans le pays ». Selon Libération, « Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d'une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè ». Les deux journalistes avaient été convoquées vendredi à Ouagadougou à la sûreté nationale et il leur a ensuite été donné l'ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.