Le Campus d'Oujda a réuni ce samedi 18 mars un parterre de membres du gouvernement dans le cadre des journées des « Orientales » organisées par la Wilaya d'Oujda sur l'Investissement et à l'occasion du XXème anniversaire du discours royal de mars 2003 pour le lancement du Programme de développement et de relance de l'Otiental. Dans ce cadre, Mohcine JAZOULI, ministre délégué chargé de l'investissement , de la Convergence et de l'évaluation des politiques publiques a prononcé un important discours axé sur les réalisations et les perspectives de croissance multiformes de la région que voici : « Je tiens tout d'abord à remercier Monsieur le Wali pour l'organisation de ce bel évènement, qui permet de célébrer le 20ième anniversaire de l'Initiative Royale pour le Développement de l'Oriental. Lors de son passage à Oujda, le 18 mars 2003, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, avait ainsi énoncé sa vision pour la Région : « Nous comptons donc sur vous pour ériger cette initiative en un pacte scellé entre nous, afin que cette région puisse se hisser à la place de choix à laquelle Nous voulons la voir accéder. ». Ce discours, qui fut à l'époque adressé à d'autres que nous, demeure d'une grande actualité et nous interpelle. Comment, ensemble, poursuivre l'essor de la Région de l'Oriental dont le potentiel est immense, à l'heure où le Monde et le Maroc traversent tous deux un moment de transition historique ? L'émergence de l'Oriental a parfaitement épousé le mouvement de développement du Maroc qui, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s'est imposé comme un modèle de puissance régionale. La Région s'est doté d'infrastructures aux meilleurs standards internationaux. Elle dispose du 3ième réseau routier du Maroc, qui assure une connectivité logistique exemplaire. Ses 3 aéroports, avec en tête de file Oujda-Angad, l'ouvrent sur le monde et permettent d'entretenir des liens forts avec sa communauté de marocains résidents à l'étranger. Demain, le port de Nador-West Med viendra davantage mettre en valeur le potentiel géostratégique de la Région qui, avec plus de 200 km de littoral, deviendra sans nul doute un hub méditerranéen. Les habitants de la Région sont majoritairement des jeunes et hautement qualifiés. Les universités de la Région concourent à la formation de plus de 80 000 étudiants dont les talents rivalisent avec les principaux pôles universitaires de la nation. La station touristique de Saidia et la Lagune de Marchica nous rappellent, quant à elles, la considérable offre hospitalière développée pour mettre en valeur le capital immatériel et historique de la Région. J'ai eu hier la chance d'assister à une représentation musicale au fabuleux théâtre Mohammed VI. Monsieur le Wali, je suis sûr que vous partagerez cette conviction qui est la mienne : l'effervescence culturelle est bien souvent le signe avant-coureur d'un essor à venir encore plus grand. Les perspectives en termes d'énergie verte sont aussi particulièrement prometteuses, grâce aux importantes ressources en énergies renouvelables auxquelles les investisseurs s'intéressent d'ores et déjà. Son économie moderne et largement diversifiée, enfin, est tirée par des secteurs extrêmement performants et compétitifs, à l'instar de l'agriculture, de l'agro-industrie ou encore de l'outsourcing. Il est aujourd'hui de notoriété publique que les oranges de Berkane sont d'une exceptionnelle qualité, comme il est de coutume de considérer l'huile d'olive de Guercif comme l'un de nos meilleurs produits du terroir. Un peu plus tard, nous aurons ensemble le plaisir d'inaugurer l'usine de l'équipementier automobile Aptiv, signe que la Région se positionne désormais sur l'industrie automobile, un des métiers mondiaux du Maroc qui, partout dans le monde, fait figure de référence. On ne saurait épuiser les innombrables richesses dont regorgent la Région dans un simple discours. Je profite ainsi de mon intervention pour féliciter l'ensemble des forces vives de l'Oriental qui, dans le sillage des Hautes Instructions Royales, ont permis l'émergence durable de nos territoires. Monsieur le Wali, Monsieur le Président du Conseil Régional, Messieurs les gouverneurs, les présidents, les élus, Messieurs les représentants du secteur privé et de la société civile : pour cela, nous vous devons beaucoup. Nous vivons aujourd'hui un véritable momentum Maroc. Et, grâce au leadership résolu de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L'assiste, le Royaume aborde aujourd'hui une phase nouvelle de son développement, caractérisée par l'édification d'un Etat Social. Cette phase nouvelle est fondée par des chantiers sociaux audacieux, au premier rang desquels la Généralisation de la Protection Sociale. Ces programmes doivent être financés, ce pourquoi Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a érigé l'investissement productif comme levier essentiel de la relance et comme pilier du financement de l'Etat Social. En ce sens, des objectifs ambitieux ont été fixés : entre 2022 et 2026, nous devons atteindre 550 MMDH d'investissement privé et créer 500 000 emplois. Et au-delà des chiffres, nous procédons à un véritable changement de paradigme. Notre Souverain, lors de son discours à l'occasion de l'ouverture du Parlement en octobre 2022, soulignait ainsi la « nécessité d'opérer un bond qualitatif en matière de promotion de l'investissement » Aujourd'hui, il faut libérer les énergies du secteur privé afin de maximiser l'impact de l'investissement en termes de création d'emplois et de valeur ajoutée. Afin de soutenir le Momentum Maroc, l'Etat a récemment adopté une Nouvelle Charte de l'Investissement. Elle s'adresse à tous les investisseurs, nationaux comme étrangers, et tous les investissements, petits et grands. Celle-ci incarne la réforme de la politique de l'Etat en matière de développement et de promotion des investissements. Car la rentabilité ne doit plus être la seule unité de mesure de l'investissement : il dispose désormais d'une responsabilité certes économique, mais aussi sociale et territoriale. La réduction des disparités entre provinces et préfectures constitue l'un des objectifs majeurs de cette nouvelle charte. Cette ambition s'ajoute aux 8 autres qui sont : – La création d'emplois stables ; – L'orientation de l'investissement vers les secteurs prioritaires et les métiers d'avenir ; – Le renforcement de l'attractivité du Royaume en vue de l'ériger en hub continental et international pour les investissements directs étrangers – L'encouragement des exportations et du développement des entreprises marocaines à l'international ; – L'incitation à la substitution des importations par la production locale ; – La réalisation du développement durable ; – L'amélioration de l'environnement des affaires et la facilitation de l'acte d'investir ; – Et l'accroissement de la part de l'investissement privé, national et international, dans le total des investissements réalisés La nouvelle Charte repose sur 3 piliers complémentaires qui permettront, chacun en ce qui le concerne, de soutenir les territoires. – Des dispositifs de soutien à l'investissement sans précédent dans l'histoire du Royaume. Parmi eux figurent un dispositif principal, un dispositif stratégique, un dispositif dédié au développement des entreprises marocaines à l'international, ainsi qu'un régime spécifique pour les TPME – Un travail en profondeur sur l'environnement des affaires, afin de fluidifier le parcours de l'investisseur – Une gouvernance unifiée, renforcée et déconcentrée Moins de 3 mois après la publication de la loi-cadre 03.22, et conformément au calendrier qu'il s'était fixé, le gouvernement a adopté le décret relatif aux dispositifs principal et stratégique En délivrant des primes communes, territoriales et sectorielles, le dispositif principal favorisera une croissance à la fois soutenue et durable, inclusive pour les citoyens et les territoires, tournées vers les métiers et secteurs d'avenir. Ses primes sont cumulables dans la limite de 30% et peuvent s'ajouter aux régimes de soutien mis en place par les Régions. Y sont éligibles les projets présentant soit (i) un montant d'investissement supérieur ou égal à 50 M DHS ET un nombre d'emplois minimum de 50, soit (ii) un nombre d'emplois stables à créer supérieur ou égal à 150. Le dispositif stratégique, quant à lui, permet d'octroyer des avantages négociés au cas par cas. Il assurera la souveraineté de la croissance économique du Royaume. L'environnement des affaires est le deuxième pilier de la Nouvelle Charte de l'Investissement : Celle-ci envisage un travail en profondeur sur ses principales composantes : – Simplification des procédures et déconcentration administrative, qui accompagne la Régionalisation Avancée – Facilitation de l'accès au foncier – Renforcement de la compétitivité logistique – Promotion du recours aux EnR – Mise en place d'une offre de formation adaptée – Promotion de la R&D et des nouvelles technologies – Diversification des modes de financement A ce titre, une nouvelle feuille de route ambitieuse a tout récemment été dévoilée lors d'un évènement organisé par la Commission Nationale de l'Environnement des Affaires, le 15 mars dernier. Fondée sur 3 piliers, elle reprend les principaux thèmes de la Charte et ajoute un travail concernant l'éthique, l'intégrité et la prévention de la corruption. Car nous devons consolider la confiance pour renforcer la place du Royaume comme terre privilégiée des investissements. Enfin, cette nouvelle Charte de l'Investissement repose sur une gouvernance de l'investissement unifiée, renforcée, déconcentrée. Une Commission Nationale des Investissements a été instituées, dont les prérogatives ont été élargies. Et la nouvelle gouvernance introduit une innovation majeure : pour la première fois les processus d'élaboration, d'approbation et de signature des conventions d'investissement seront entièrement déléguées au niveau régional pour les projets en dessous de 250 MDH. En ce sens, il est donc primordial de renforcer le rôle des acteurs territoriaux de l'investissement, notamment les CRI. Cette nouvelle Charte a été conçue comme un outil de financement puissant au service de l'Etat Social, notre nouvel idéal qui doit s'enraciner fermement au plus près des territoires. Avec cette nouvelle phase viennent, pour les Régions, de nouveaux défis. Nous devons donc, ensemble, consolider les réussites de l'Oriental ; ensemble, renforcer ses fondamentaux économiques ; ensemble, aller encore plus loin. Gouvernement, acteurs privés et banques sont pleinement mobilisés, aux côtés des régions, pour ce Maroc de demain.