L'Otan lance lundi une nouvelle force multinationale en Roumanie avec l'objectif de renforcer son flanc Est face à la Russie et sa présence sur les rives de la mer Noire, trois ans après l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée. Cette force qui s'appuie sur dix pays membres de l'Alliance atlantique dont l'Italie et le Canada doit épauler un contingent de quelque 900 soldats américains déjà positionnés en Roumanie. « Notre objectif est la paix, non la guerre« , a assuré le président roumain Klaus Iohannis lors d'une séance de l'Assemblée parlementaire de l'Otan organisée à Bucarest. « Nous ne sommes pas une menace pour la Russie, mais il nous faut une stratégie alliée sur le long terme, il nous faut dialoguer à partir d'une position forte de défense et de dissuasion. » La Russie accuse l'Otan de chercher à l'encercler et de mettre en péril la stabilité en Europe orientale. Trois pays riverains de la mer Noire – Roumanie, Bulgarie et Turquie – appartiennent déjà à l'Organisation du traité de l'Atlantique-Nord et deux autres – Géorgie et Ukraine – aspirent à la rejoindre. Peu de détails ont filtré sur la composition de cette nouvelle force qui doit être déployée sur terre, dans les airs et en mer. La composante terrestre comprend une brigade multinationale, soit 3.000 à 4.000 homes, mais la contribution des pays autres que la Roumanie reste modeste. Les patrouilles de l'Otan en mer Noire seront renforcées par des visites plus fréquentes de bâtiments de pays alliés dans les ports roumains et bulgares, ainsi que par des exercices militaires sur une échelle limitée. Les forces aériennes seront également limitées dans un premier temps mais la Grande-Bretagne est en train de déployer des avions de combat en Roumanie et des pilotes canadiens patrouillent déjà aux côtés de leurs homologues roumains. L'Italie effectue quant à elle des patrouilles dans l'espace aérien bulgare.