Le président français Emmanuel Macron veut se rattraper des échecs de la politique française en Afrique et réduire la distance de la Chine dans le continent en terme de partenaire fiable. En Afrique, la France devra aussi faire face à la Russie, qui de plus en plus gagne du terrain en termes d'influence et de partenaire crédible, qui ne fait aucune ingérence dans les politiques nationales, contrairement à la France qui a une tradition d'ingérence absolue au profit des dictateurs africains. Désormais, la France devra changer de politique ou quitter comme c'est déjà le cas au Mali ou ailleurs. La visite de Macron est-elle pour perpétuer la donne ou une rupture de stratégie ? Le président français Emmanuel Macron fait face à une bataille difficile lors d'un prochain voyage en Afrique, quelques semaines après la tournée du ministre des Affaires étrangères de la Russie, Serguei Lavrov qui a su renforcer l'élan de sympathie dont jouit la Russie dans un continent de plus en plus résistant aux puissances coloniales, dont Paris. Macron doit se rendre au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo à partir de ce lundi lors de ce qui sera son 18e voyage en Afrique depuis sa prise de fonction en 2017 avec la promesse d'une nouvelle approche de « partenariat d'égal à égal » sur le continent. Atteindre cet objectif s'est avéré difficile pour Macron, qui a déjà soutenu qu'il pouvait aider à tourner la page en tant que premier président français né après l'indépendance de ses anciennes colonies. Pourtant, en plus des tensions persistantes entre la France et les pays de son ancienne sphère d'influence, Paris fait face à la concurrence de nouveaux rivaux Chine et Russie, une tendance qui n'a fait que s'intensifier depuis la guerre d'Ukraine. Interrogé par le Financial Time, Antoine Glaser, auteur et observateur de longue date de la France et de l'Afrique, a soutenu que « Macron va cette fois en Afrique en position de faiblesse », a-t-il déclaré. « L'influence russe sur le continent augmente, la France est sur la défensive après la fin de Barkhane et les entreprises françaises perdent des parts de marché. » Macron profitera d'un discours lundi pour exposer ses « priorités et sa méthode pour approfondir le partenariat entre la France, l'Europe et l'Afrique », a indiqué l'Elysée. Le président devrait également expliquer comment l'armée française adoptera un profil plus bas que lors de l'opération Barkhane, qui à son apogée impliquait environ 5 000 soldats avant sa liquidation à la fin de l'année dernière. La nouvelle posture impliquera des troupes françaises en Afrique agissant davantage dans des rôles de soutien à la formation ou au renseignement, et des consultations spécifiques sont en cours avec différents pays. Le palais de l'Elysée a déclaré que le voyage dans quatre pays africains que Macron n'avait pas visités auparavant montrait à quel point la France voulait être un partenaire constructif sur des questions sans rapport avec la sécurité, comme la lutte contre le changement climatique. « Le sujet militaire a éclipsé tout ce que nous avons fait en Afrique pendant l'opération Barkhane, que ce soit sur le plan économique ou politique », a déclaré le responsable. « Nous devons changer cela car la situation politique en Afrique aujourd'hui est différente. . . surtout chez les jeunes, qui rejettent toute forme de présence militaire étrangère. Mais la transition a mis la France en retrait au milieu d'un sentiment anti-français croissant sur le continent, alimenté par une influence russe croissante. Les troupes françaises se sont retirées du Mali et de la République centrafricaine l'année dernière, et du Burkina Faso ce mois-ci lorsque le gouvernement leur a ordonné de partir.