À croire les médias et les milieux économiques et diplomatiques français, la coopération économique, culturelle et scientifique entre la France et le continent africain a été réduite de moitié sous l'ère du président Emmanuel Macron à cause d'une diplomatie sans boussole. Un désamour qui s'installe au profit des courtisans américains, russes, chinois et plusieurs autres pays émergents (Inde, Brésil, Turquie..) qui ont su tirer profit des relations chaotiques entre deux vieilles connaissances qui ne se supportent plus aujourd'hui. Rompant avec la tradition gaulliste et chiraquienne qui a fait de la coopération avec l'Afrique, l'un des piliers de l'action internationale de la France, le locataire de l'Elysée a balayé d'un trait les engagements de ses prédécesseurs pour une démarche partenariale transparente et réciproque avec le continent africain. Il s'est employé, cinq années durant, à réduire drastiquement les budgets destinés à promouvoir la coopération bilatérale dans des programmes qui engendrent des besoins grandissants dans différents secteurs d'activité économique, culturelle et scientifique. À cela s'ajoutent plusieurs composantes ayant conduit à cette dégradation de l'image de la France qui a perdu sous le règne de Macron, son influence en Afrique. D'abord l'ingérence militaire française dans les différents pays du continent et le soutien apporté par Paris aux gouvernements iniques. En effet les africains, extrêmement méfiants aujourd'hui de la France macronnienne, peuvent voir l'action française sans plusieurs pays d'Afrique (Côte d'Ivoire, Mali, Centrafrique et ailleurs..), comme une ingérence plutôt que comme une assistance. Même au Mali, où nombre de citoyens semblaient ne pas contester l'arrivée des troupes françaises, des voix se sont élevées pour dénoncer énergiquement la présence française sur leurs territoires. Ensuite, le pillage prêté à la France en matière d'exploitation des ressources naturelles du continent africain et d'échanges commerciaux, pèse lui aussi dans ce fossé qui se creuse entre les deux parties. Les Africains francophones apprécient aussi très mal la chute vertigineuse, sous l'ère du président Macron, de l'aide au développement. En conséquence, la présence française est moins visible dans les immenses projets construits par les Etats-Unis, la chine et autres pays émergents (lycées, stades, palais des congrès..) Les Africains ont par ailleurs le sentiment d'être les malvenus sur le sol français, au vu les conditions d'accueil (visa) qui se sont drastiquement durcis avec l'arrivée du président Macron en 2017. Ces immigrés africains sont sujets en effet de vastes campagnes humiliantes liées à leur situation et à leur séjour en France. Des clichés et préjugés colportés par des médias publics malintentionnés qui n'hésitent pas à souligner la méfiance et le mépris que ces Africains inspirent au sein de la société française. Une situation qui a amené à les placer avec les Maghrébins au dernier rang d'un classement de préférence des différentes nationalités étrangères. Le désamour France-Afrique résulte enfin de la vision égoïste et des idées misérabilistes que se fait Macron des Africains, qui ne sont pas, estime-t-il, assez entrés dans l'ère du progrès. Cette vision populiste est largement démantelée par l'intérêt que portent au continent les grandes puissances comme les Etats-Unis et la Chine aux côtés de l'Inde, du Brésil et de la Turquie qui ont conquis le continent avec une prédominance commerciale qui fait que les échanges avec l'Afrique peuplée de plus d'un milliard d'habitants ont passé de 34 milliards de dollars en 1995 à 283 milliards en 2010 pour bondir à 500 milliards en 2018. Dans ce contexte les politiques français de droite comme de gauche, ne cachent pas leur inquiétude de voir la France perdre des parts de marchés en Afrique au profit de pays émergents et d'autres pays, à cause d'une diplomatie française conduite par Emanuel Macron, sans stratégie et sans vision.